Les décisions des banques centrales en Grande-Bretagne, en Suisse et en Norvège devraient fournir des preuves supplémentaires que le mouvement mondial de réduction des taux d'intérêt est en train de ralentir, tandis que les données sur les ventes au détail aux États-Unis et en Chine permettront de faire le point sur la santé des consommateurs.

Une crise de l'offre met les marchés du cacao sous les feux de la rampe et l'Europe se prépare à un été sportif avec le coup d'envoi de l'Euro 2024 en Allemagne.

Lewis Krauskopf à New York, Rae Wee à Singapour et Dhara Ranasinghe, Marc Jones et Karin Strohecker à Londres vous informent sur les marchés mondiaux pour la semaine à venir.

1/ GRANDE JOURNÉE DE SORTIE

La Grande-Bretagne, la Suisse et la Norvège tiennent des réunions de leurs banques centrales jeudi.

La Banque d'Angleterre va probablement anéantir les espoirs du parti conservateur au pouvoir d'une baisse des taux avant les élections du 4 juillet. Les marchés s'attendent maintenant à un assouplissement plus tardif que précoce, évaluant à environ 40 % les chances d'un mouvement d'un quart de point en août et à 70 % les chances en septembre avec une inflation des salaires et des services qui reste stable.

La Banque nationale suisse a commencé à réduire ses taux en mars. Une autre réduction jeudi est considérée comme une chance sur deux après une inflation stable en mars. La Norvège, qui n'est pas pressée de réduire ses taux avec une inflation de base autour de 4 %, publie de nouvelles projections économiques. La banque centrale australienne se réunit mardi et ne devrait pas assouplir ses taux avant un certain temps.

Après s'être empressée de relever ses taux à mesure que l'inflation augmentait, la tendance mondiale à la réduction des taux d'intérêt est au ralenti.

2/ RAPPORT SUR LES VENTES

Les investisseurs qui tentent de se faire une idée de la force de l'économie américaine - et du calendrier des réductions de taux de la Réserve fédérale, qui ne sont pas attendues avant septembre - se pencheront sur les chiffres mensuels des ventes au détail du 18 juin.

Les ventes au détail devraient avoir augmenté de 0,3 % en mai, selon un sondage Reuters auprès des économistes, après avoir été étonnamment stables en avril.

Les dépenses de consommation sont un domaine d'intérêt pour Wall Street, les investisseurs cherchant à évaluer l'impact de taux d'intérêt plus élevés sur l'économie. Au début du mois, les données ont montré que l'économie américaine avait créé beaucoup plus d'emplois que prévu en mai et que la croissance annuelle des salaires était repartie à la hausse.

Toutefois, des données récentes ont montré que les prix à la consommation aux États-Unis sont restés stables en mai, l'essence moins chère et d'autres biens ayant compensé les coûts plus élevés des logements locatifs.

3/ DES ESPOIRS QUI S'ESTOMPENT

Les investisseurs restent sur la touche dans l'attente d'une reprise plus vigoureuse en Chine, d'autant plus que le secteur immobilier en difficulté continue à assombrir les perspectives de croissance.

Les données sur les prix de l'immobilier en Chine sont attendues lundi - la première publication de ce type après que Pékin ait annoncé des mesures "historiques" pour stabiliser le marché de l'immobilier le mois dernier, bien qu'avec un effet limité jusqu'à présent. La production industrielle de mai, le taux de chômage urbain et les données sur les ventes au détail sont également attendus, avec l'espoir que ces dernières pourraient indiquer une hausse plus forte après la déception d'avril.

Cependant, les données récentes continuent de souligner la nécessité d'une nouvelle stimulation de la part des décideurs politiques, la décision sur le taux préférentiel étant prévue pour jeudi.

La détérioration des relations commerciales ne fait qu'aggraver la situation, l'Europe s'apprêtant à imposer des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques chinoises importées.

4/ DOUX AMER

Les prix du cacao sont repassés au-dessus de la barre des 10 000 dollars la tonne métrique et se rapprochent de leurs plus hauts niveaux historiques, alors que la crise d'approvisionnement de l'industrie du chocolat s'aggrave en raison de pénuries mondiales dues à des conditions météorologiques défavorables, à un sous-investissement chronique dans les plantations de cacao et à la spéculation des investisseurs.

Ces derniers jours, la Côte d'Ivoire, premier producteur, a interrompu ses exportations de cacao pour le mois de juin et ses ventes à terme pour la saison prochaine. Le Ghana, deuxième producteur, envisage de retarder la livraison de 350 000 tonnes de fèves pour la saison prochaine en raison de mauvaises récoltes.

Le prix du cacao a plus que doublé cette année et il est désormais plus cher que de nombreux métaux. Les producteurs de chocolat répercutent la charge sur les consommateurs ou modifient leurs produits. Il faudra du temps pour que la nouvelle production de pays extérieurs à l'Afrique, comme le Brésil et l'Équateur, arrive sur le marché.

5/ COUP D'ENVOI

Le championnat d'Europe de football de l'UEFA débute vendredi à Munich. Avec 24 équipes disputant 51 matches sur 22 jours, Cristiano Ronaldo, Kylian Mbappé et Harry Kane ne seront pas les seuls à espérer marquer des points en Allemagne.

Les brasseries et les entreprises allemandes espèrent que les supporters boiront davantage et achèteront une grande télévision. Berlin souhaite que le tournoi donne à son économie léthargique le même genre d'élan que la Coupe du monde 2006.

Les fabricants d'équipements se préparent : près des deux tiers des équipes sont sponsorisées par Nike et Adidas, y compris les deux grands favoris, l'Angleterre et la France, ainsi que l'Allemagne, pays organisateur. Les contrats d'équipement de la France, de l'Allemagne et de l'Angleterre représentent à eux seuls plus de 150 millions de dollars.

Voici quelques statistiques à prendre en compte : 330 millions de personnes ont regardé la finale Italie-Angleterre de 2020, soit deux fois plus que le Super Bowl.