La coentreprise du milliardaire indien Gautam Adani avec l'autorité de réhabilitation des bidonvilles de Mumbai a engagé une équipe internationale pour réaménager Dharavi, une étape clé dans la reconstruction de l'un des plus grands bidonvilles d'Asie, alors que l'opposition au projet ne cesse de croître.

Dharavi, dont la superficie équivaut aux trois quarts de celle de Central Park à New York, est un quartier surpeuplé qui abrite des milliers de familles pauvres dans des locaux exigus au centre de la capitale financière de l'Inde. De nombreux habitants n'ont pas accès à l'eau courante ni à des toilettes propres.

La reconstruction de ce quartier est une tâche colossale, qui a été envisagée pour la première fois dans les années 1980.

En juillet, le gouvernement de l'État du Maharashtra a approuvé l'offre d'Adani, d'un montant de 619 millions de dollars, pour le réaménagement de la zone, qui s'étend sur 625 acres (253 hectares) et qui a été décrite par les autorités comme "le plus grand projet de rénovation urbaine au monde".

La coentreprise, Dharavi Redevelopment Project (DRPPL), a déclaré lundi qu'elle s'associait à l'architecte Hafeez Contractor, qui a réalisé de nombreux projets de logements sociaux, au cabinet de design américain Sasaki et au cabinet de conseil britannique Buro Happold pour le réaménagement.

DRPPL a été créé en juillet et l'embauche de l'équipe revêt une importance particulière car elle intervient alors qu'un soumissionnaire rival allègue que les alliés du Premier ministre Narendra Modi ont accordé un traitement de faveur à Adani, tandis que les habitants s'inquiètent de sa capacité à tenir ses engagements après des déboires financiers retentissants.

Le groupe Adani a déclaré que le projet de Dharavi avait été attribué dans le cadre d'une procédure d'appel d'offres équitable, ouverte et concurrentielle au niveau international. Le gouvernement de l'État a nié toute malversation.

Le mois dernier, des milliers de manifestants se sont dirigés vers les bureaux d'Adani à Mumbai pour exprimer leur opposition aux plans de réaménagement de son conglomérat. (Rédaction : Tanvi Mehta ; Montage : Alison Williams)