Le débat autour de la légalisation du poker en ligne aux Etats-Unis ne semble pas prêt d'aboutir. De nombreux scénarios sont envisageables. Trois grandes orientations sont effectivement possibles. Soit les Etats-Unis légalisent le poker en ligne via la délivrance de licences à l'instar du modèle français ; soit le gouvernement décide d'attribuer des licences aux bons élèves, c'est-à-dire à ceux qui ont respecté la loi américaine et qui se sont retirés du marché en 2006.

Cette solution pénaliserait sévèrement les deux ténors Pokerstars et FullTilt qui continuent d'exercer leur activité de jeu en ligne en toute illégalité. A contrario Bwin et Partygaming se verraient récompenser pour leur docilité !

Troisième scénario possible, celui défendu par Harry Reid. Le chef de la majorité démocrate au Sénat propose de donner l'exclusivité aux groupes ayant des intérêts dans les casinos terrestres américains. Et lorsqu'on parle de grandes figures du casino américain, on veut bien sûr parler du fondateur et dirigeant du groupe Las Vegas Sands Corp Sheldon Adelson, soixante treizième fortune mondiale, de Kirk Kerkorian ou encore de Steve Wynn, le propriétaire du Bellagio et du Wynn Las Vegas.

Si cette alternative est adoptée, nos barons pourraient proposer en toute légalité des salles de poker en ligne aux joueurs américains et voir leur fortune grimper encore un peu plus. Les opérateurs, eux par contre, verraient leurs revenus chuter dramatiquement. Un tel projet de loi a peu de chance d'être voté. Le lobbying des opérateurs en ligne est loin d'avoir dit son dernier mot. Les cartes sont loin d'être jouées !

Pauline Raud