Les diamants botswanais de Nicky Oppenheimer sont-ils encore éternels ?
Le dirigeant de De Beers a eu beau céder la concession botswanaise de Gope au groupe Gem Diamonds, il doit faire face à une fronde orchestrée par l'association Survival International, qui dénonce les traitements infligés aux Bushmen de la région du Kalahari. Un nouveau bras de fer a été engagé pour permettre à ses derniers de récupérer leur territoire.
Sur son site web, le groupe de Nicky Oppenheimer affirme pourtant avoir interrompu toutes ses opérations dans la région du Kalahari depuis 2004. Et il y a trois ans, le gisement de Gope, qui était alors la propriété de la firme De Beers, a été racheté par la société Gem Diamonds, dirigée par Clifford Elphick. Celui-ci souhaite ardemment obtenir les autorisations nécessaires à la construction d'une mine située à proximité d'une communauté de Bushmen.
En réaction à cette situation, Survival International entend alerter l'opinion publique en manifestant cette semaine en face des enseignes De Beers de Londres et de San Francisco. L'association exhorte les « hommes et les femmes de bonne volonté » à boycotter la destination touristique du Botswana, ainsi que les diamants provenant de ce pays. Plusieurs personnalités, parmi lesquelles l'actrice américaine Gillian Anderson ou l'écrivain britannique Quentin Blake, ont d'ores et déjà répondu à l'appel lancé par Survival.
« L'industrie diamantifère botswanaise est liée au gouvernement comme deux sœurs siamoises. L'opinion devrait tenir compte du fait qu'en dehors de représenter un luxueux témoignage d'amour éternel, les diamants du Botswana sont le symbole de la répression implacable exercée à l'encontre des premiers habitants de l'Afrique australe », a expliqué Stephen Corry, directeur de Survival International.