Nathaniel Rothschild s’est lancé l’an dernier dans la recherche d’actifs dans le secteur des matières premières des pays émergents. Objectif : appliquer à ses cibles les standards de gouvernance d’entreprise en vigueur en Europe afin d’établir leur véritable valeur.

Son premier investissement s’est porté sur PT Berau Coal Energy, cinquième producteur indonésien de charbon, dont il a pris 75% du capital. Le fonds du fils de Jacob Rothschild a également acquis, en novembre 2010, 25% du capital de PT Bumi Resources, leader indonésien de la production de charbon.

Or, les relations avec la famille Bakrie, propriétaire de PT Bumi, s’avèrent délicates. Selon Les Echos (22/11), Nathaniel Rothschild a demandé à cette famille indonésienne de procéder à « un nettoyage radical » dans la gestion financière de PRT Bumi, dont il détient 29%. Les Bakrie ont peu apprécié cette requête, au point de ne pas signaler à Nat la vente de la moitié de leur participation de 48% dans PT Bumi à un industriel indonésien, Samin Tan. La transaction a relégué le descendant de la famille Rothschild au rang de troisième actionnaire de la société minière.

Le projet Genel contrarié ?
Loin de ces passes d’arme, le London Stock Exchange (LSE) s’inquiète des velléités de Nat, craignant une dégradation des standards de gouvernance d’entreprise via les « cotations accélérées » des sociétés minières basées dans les pays émergents. La Bourse de Londres redoute également que son indice phare FTSE 100 soit surexposé au secteur des matières premières.

Les inquiétudes de la City pourraient se propager aux investisseurs ayant suivi Nathaniel Rothschild dans ses projets, qui devraient lui rapporter des millions de dollars. Les investisseurs ayant également pris part à l’investissement dans Vallares, un fonds que Nat a lancé aux côtés de l’ancien PDG de BP, Tony Hayward, pourraient également regretter leur choix : alors que Vallares est en passe de racheter le producteur turc de pétrole Genel pour plus de 2 milliards de dollars, la presse britannique révèle que le PDG de Genel et que le président de son principal conseil ont eu maille à partir avec la justice. Or, l’idée de Vallares était de rebaptiser Genel en Genel Energy pour l’introduire …sur le FTSE.