Dans une interview accordée au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung, Jochen Zeitz a effectivement déclaré : « que le groupe [Puma] soit coté ou non, cela ne changerait pas grand’ chose à mon travail où à la stratégie du groupe », et lui d’ajouter : « de toute façon, nous n’avons jamais travaillé sur une base de court terme, ni de trimestre à trimestre ». La « dictature des comptes trimestriels » est une critique souvent formulée à l’encontre des sociétés cotées.

Et « de toute façon », poursuit Zeitz, « nous serions toujours cotés en Bourse de manière indirecte, puisque PPR est coté » à Paris, a-t-il ajouté.

Action concertée avec les Pinault ?

Rappelons également que PPR a, depuis 2007, acquis 62% du capital du capital de Puma sur le marché de Francfort. Il ne reste plus énormément de titres entre les mains du public : de l’ordre de 6 millions, selon nos calculs. Ce qui représente, au cours actuel de 238€ par action, près de 1,5 milliard d’euros.

Rappelons aussi que Jochen Zeitz n’a pas seulement redressé Puma et vu PPR y débarquer. Il a également été « adoubé » par François Pinault, qui l’a fait entrer en novembre dernier au conseil d’administration et au comité exécutif de PPR (voir notre article du 6 novembre 2007), le groupe que les Pinault contrôlent par l’intermédiaire du holding Artemis. Bref, les Pinault et Zeitz sont très proches. Il est peu probable que l’allemand risque de froisser son patron français par des propos hasardeux. Se seraient-ils concertés ?

Ces trois derniers mois, l’action Puma a en tout cas reculé de 20%. Ce serait une occasion pour François Pinault de consolider la totalité du bénéfice de Puma en profitant de la crise financière qui plombe les marchés d’actions. Du moins ce n’est pas Jochen Zeitz, avec sa double casquette Puma-PPR, qui a laissé entendre le contraire au Frankfurter...

Ventes menacées aux Etats-Unis

En attendant, alors que le journaliste du Frankfurter Allgemeine lui demandait s’il confirmait les prévisions de ventes de Puma aux Etats-Unis pour le trimestre en cours, Zeitz ne l’a pas fait. Pour mémoire, au cours des trois trimestres précédents, Puma a vu ses ventes reculer de 10% sur le territoire américain.

« L’environnement de marché et le sentiment dégradé des consommateurs aux Etats-Unis constituent pour nous un défi », s’est-il contenté de préciser. « Mais j’espère une amélioration »...