L'action Adidas sous-performait l'indice DAX 30 ce matin à la Bourse de Francfort (- 0,6%, à 98,3 euros, contre - 0,3% pour l'indice) après la publication détaillée des résultats 2015 esquissés le 10 février dernier. Le groupe reste optimiste quant à l'année 2016, qui sera marquée notamment par l'Euro 2016 et les JO de Rio, et a affiné la progression prévisionnelle de ses ventes cette année, qui devrait au moins dépasser les 10%. Mais la marge opérationnelle courante est toujours attendue en légère baisse, notamment en raison de la concentration de la base productive du groupe en Asie.

Chez Nomura, les analystes relèvent que le résultat opérationnel courant a manqué de peu les attentes du consensus, en notant que les coûts opérationnels ont augmenté dans le haut de la fourchette prévisionnelle.

Le dividende proposé à la prochaine AG sera relevé de 6,7% à 1,60 euro par action.

L'an dernier, le CA du groupe allemand a progressé de 16% à 16,9 milliards d'euros, soit + 10% hors effets devises grâce notamment à l'Europe de l'Ouest, la région 'Grande Chine' ou encore l'Amérique latine. Toujours hors devises, la marque Adidas reste la mieux orientée (+ 12%), suivie de Reebok (+ 6%) alors que les équipements de golf TaylorMade-adidas Golf reculent toujours (- 13%).

La tendance s'est accélérée au 4e trimestre (T4), période durant laquelle le CA affiche une hausse hors changes de 12%, à 4,2 milliards d'euros (+ 15% en données publiées) grâce essentiellement à la marque Adidas (+ 16% hors devises).

Sur l'exercice 2015, la marge brute du groupe a augmenté de 18% à 8,2 milliards d'euros, soit 48,3% du CA contre 47,6% en 2014. Facteurs explicatifs : des prix mieux orientés, de même que le mix produit, ce qui a permis de surcompenser l'effet négatif des devises sur les résultats, et la hausse de certaines matières premières.

Idem au niveau du résultat opérationnel (+ 20% à 1,1 milliard), soit une marge de 6,3% en hausse de 20 points de base. Mais en données courantes, ce qui exclut notamment des dépréciations, la marge atteint 6,5%, contre 6,6% en 2014, du fait notamment d'investissements publicitaires qui ont plus qu'effacé l'amélioration de la marge brute. Le groupe indique aussi que ses comptes souffrent de la concentration de sa base productive en Asie, zone monétaire liée au dollar qui monte par rapport à l'euro. Ce qui pèse mécaniquement sur les profits rapatriés.

Au T4, la marge brute a grimpé de 44,9% à 47,2%. Mais en raison de la hausse des dépenses, le résultat opérationnel courant a, lui, basculé dans le rouge à hauteur de 7 millions d'euros contre + 38 millions au T4 2014. Soit un taux de marge de - 0,2% contre + 1,1% un an plus tôt.

Tout en bas du compte de résultat, le bénéfice net part du groupe a augmenté en 2015 de 18% à 634 millions d'euros (3,15 euros par action), soit 668 millions hors dépréciations. La perte du seul T4 est ramenée de 140 à 44 millions d'euros (et de - 62 à - 28 millions hors exceptionnels).

Quid des prévisions ? Le 11 février dernier, le directeur général du groupe, Herbert Hainer, a relevé les prévisions pour 2016 et tablait alors sur une croissance de son CA à changes constants 'à deux chiffres' cette année, tout en maintenant sa marge opérationnelle au niveau de 2015.

Il précise ces prévisions et s'attend, désormais, à une hausse du CA hors devise de 10 à 12%, pariant sans surprise sur les événements sportifs à venir, comme l'Euro 2016 de football et les Jeux olympiques de Rio.

Toujours en 2016, la marge brute est attendue entre 47,3 et 47,8%, soit en baisse par rapport à celle de 2015 (48,3%). La marge opérationnelle courante est toujours attendue à 6,5%, comme en 2015. Le résultat net courant (en ne retenant que les opérations poursuivies et hors dépréciations), est enfin attendu en hausse de 10 à 12% vers 800 millions d'euros, contre 720 millions en 2015.

Selon Herbert Hainer, 'l'année 2016 constituera une nouvelle étape réussie dans notre course visant à faire d'Adidas le meilleur équipementier sportif au monde'. Il insiste aussi sur le fait que les carnets de commandes sont 'pleins', quelque soit la catégorie considérée.

Selon Nomura, neutre sur la valeur avec un objectif de 89 euros, 'la question est maintenant de savoir comment valoriser l'action, avec son PER 2016 de 25,7 fois, étant donné sa très forte croissance portée par une tendance structurelle doublée des deux événements attendus cette année'.

Les analystes notent que l'écart de valorisation entre Nike et Adidas s'est réduit à 7% seulement, 'ce qui suggère que les anticipations de croissance d'Adidas ont significativement augmenté'.

EG


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