Les négociations concernant les derniers détails de l'accord progressent bien et un compromis a été trouvé sur la façon de combler l'écart de valorisation qui divise les deux entreprises, ont ajouté trois sources, sans plus de précisions.

L'opération annoncée pour la première fois en septembre donnerait naissance au numéro deux européen de l'acier derrière ArcelorMittal.

Des sources ont indiqué à Reuters mi-juin que parmi les options à l'étude figuraient une révision de la dette que les deux groupes transféreront à la coentreprise ou le paiement par Tata Steel d'une soulte à Thyssenkrupp.

Une troisième option consisterait à modifier la parité de 50-50 choisie pour la structure de la coentreprise mais ce scénario est le moins plausible, ont-elles ajouté.

"Les discussions sont très constructives, elles sont en phase finale", a dit l'une des sources, ajoutant cependant qu'un accord pourrait encore être reporté ou échouer au dernier moment.

La division acier de Thyssenkrupp a enregistré de meilleures performances opérationnelles que celle de Tata Steel en Europe depuis leur accord préliminaire de septembre dernier, ce qui amène les deux groupes à devoir ajuster la valeur des actifs qu'ils apporteront à la future coentreprise, selon les sources.

Thyssenkrupp n'a pas souhaité s'exprimer et Tata Steel n'était pas disponible dans l'immédiat pour un commentaire.

L'action Thyssenkrupp gagnait 4,1% à la Bourse de Francfort vers 14h15 GMT, meilleure performance du Dax et l'une des cinq plus fortes hausses de l'indice paneuropéen EuroFirst 300.

L'accord de coentreprise devait initialement être signé en début d'année, avant d'être reporté à la fin du mois de juin, mais le désaccord sur l'écart de valorisation - avec des estimations allant de 500 millions à trois milliards d'euros - a également remis en cause ce nouveau délai.

Le différend entre les deux groupes a permis au président du directoire de Thyssenkrupp, Heinrich Hiesinger, de disposer de davantage de marge de manoeuvre dans les négociations. Il a également permis au fonds activiste Elliott, qui a dévoilé le mois dernier avoir pris une participation dans le groupe allemand, d'exercer davantage de pression sur Heinrich Hiesinger.

Les syndicats allemands, qui contrôlent la moitié des sièges au conseil de surveillance de Thyssenkrupp, ont exprimé leur soutien général à l'accord, déclarant la semaine dernière qu'ils seraient prêts à laisser les négociations se prolonger si cela aboutissait à un meilleur résultat.

Les représentants syndicaux de Tata Steel Europe sont également sur le point d'approuver l'accord, ont déclaré deux sources proches du dossier.

(Tom Kaeckenhoff, Arno Schütze, Christoph Steitz et Maytaal Angel; avec la contribution de Promit Mukherjee à Bombay, Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)