Dans ce contexte, les dirigeants de groupes chinois et étrangers prévoient une croissance du marché comprise entre 5% et 10% cette année en Chine, soit à peu près comme en 2012, année pendant laquelle la demande a souffert du ralentissement économique et de la hausse des coûts du carburant.

Après avoir quasiment diminué de moitié en 2012, les ventes en Chine des constructeurs japonais devraient encore pâtir des manifestations et des appels au boycott lié au conflit territorial portant sur les îles Senkaku-Diaoyu.

"Les marques japonaises ont été handicapées par les relations tumultueuses entre le Japon et la Chine. Il est très difficile d'évaluer à quel point ce différend peut affecter à long terme les activités des groupes japonais", a déclaré Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, lors d'une conférence de presse à Tokyo.

"De toute évidence, l'impact (de ce conflit) s'atténue, mais reste toujours important", a ajouté Carlos Ghosn, qui prévoit lui aussi pour 2013 une croissance du marché chinois similaire à celle observée en 2012.

Selon un récent sondage mené par le site gasgoo.com, environ la moitié des 12 dirigeants du secteur interrogés tablent sur une croissance du marché automobile en Chine inférieure à 10%, les autres anticipant une croissance d'environ 10%.

John Lawler, qui dirige les activités de Ford en Chine, prévoit de son côté une croissance comprise entre 5% et 10%, tandis que Bob Socia, son homologue pour General Motors, anticipe une croissance comprise entre 5% et 8%.

En 2012, de janvier à novembre inclus, les ventes de véhicules ont augmenté de 4% en Chine par rapport aux onze mois correspondants de 2011. Décembre étant habituellement marqué par des ventes solides, les analystes évaluent que la croissance a dû être de 5% à 6% pour l'ensemble de l'année 2012.

Ces chiffres sont à comparer à une croissance de 46% en 2009 et 32% en 2010, le secteur bénéficiant alors de mesures d'incitations mises en place par Pékin, dont l'expiration à la fin 2010 avait eu pour effet de faire chuter la croissance du marché à seulement 2,5% l'année suivante.

En outre, les ventes devraient pâtir des mesures prises dans certains grandes villes comme Pékin, Shanghai ou Guangzhou pour réduire une circulation automobile trop dense.

Certains spécialistes se montrent toutefois plus optimistes et s'attendent notamment à ce que le nouveau gouvernement mette en place des mesures de soutien à l'économie qui auraient pour effet de relancer la consommation et donc de soutenir la demande automobile.

"Il y a des raisons d'être optimiste. Quelles que soient les performances du marché en 2012, je m'attends à une amélioration comprise de 3% à 5%", commente Bill Russo, de Booz & Co.

Catherine Monin pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Fang Yan et Kazunori Takada