BEYROUTH, 27 janvier (Reuters) - De violents combats entre rebelles syriens et djihadistes anciennement ralliés à Al Qaïda se sont poursuivis vendredi dans le nord-ouest de la Syrie.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les deux camps ont recours à "des armes lourdes", ce qui entraîne de nombreuses victimes au sein de la population civile.

Les combats, qui ont éclaté en début de semaine, font rage dans deux secteurs de la province d'Idlib, à l'ouest de la grande ville d'Alep non loin de la frontière turque et au sud de la ville d'Idlib, près de la grande route reliant Alep à Damas.

Ils opposent des djihadistes du Front Fateh al Cham, ex-Front al Nosra, à des factions de l'Armée syrienne libre (ASL).

Le Front Fateh al Cham a lancé une nouvelle offensive vendredi, selon un combattant rebelle. "Des chars ont attaqué le QG de nos frères du Djaïch al Islam à Babsika", a-t-il dit. "Il y aurait des victimes dans un camp abritant des femmes à côté".

Le groupe islamiste Ahrar al Cham a annoncé jeudi avoir fusionné avec six autres factions rebelles de l'ASL pour repousser l'offensive lancée par le Fateh al Cham, anciennement affilié à Al Qaïda jusqu'à la rupture formalisée l'été dernier.

Le Fateh al Cham assure que des factions de l'ASL ont conspiré contre lui lors des discussions de paix qui se sont tenues lundi et mardi à Astana, la capitale de Kazakhstan, sous l'égide de la Russie, de l'Iran et de la Turquie.

Ces "conférences et négociations", a-t-il dit, visent à "détourner le cours de la révolution pour l'orienter vers une réconciliation avec le régime criminel" de Bachar al Assad.

"Al Nosra veut en finir avec l'ASL", a dit pour sa part un des responsables de l'Armée syrienne libre. S'il y parvient, "les factions qui étaient présentes à Astana seront anéanties".

Ahrar al Cham se présente comme un groupe islamiste sunnite. Acteur majeur de la rébellion syrienne, il est considéré comme une organisation terroriste par Moscou. Absent d'Astana, il a toutefois exprimé son soutien aux mouvements qui y étaient. (Tom Perry et John Davison; Gilles Trequesser pour le service français)