LE CAIRE, 1er janvier (Reuters) - L'humoriste égyptien Bassem Youssef, accusé de diffamation à l'encontre du président Mohamed Morsi, va faire l'objet d'une enquête, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Son cas ne manquera pas d'attiser les craintes pour la liberté d'expression exprimées depuis l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, d'autant que l'interdiction de la diffamation est inscrite dans la nouvelle Constitution adoptée en décembre.

L'humoriste s'est rendu célèbre avec une émission satirique en ligne après le renversement du président Hosni Moubarak, en février 2011. Bassem Youssef, qui anime aujourd'hui une émission de télévision, l'a débutée un jour avec une chanson tournant en dérision l'emploi répété du terme "amour" dans les discours du chef de l'Etat.

"La plus grande menace pour la liberté d'expression ces quatre derniers mois a été la multiplication des plaintes en diffamation, que ce soit à l'encontre du chef de l'Etat ou de l'appareil judiciaire", a commenté Heba Morayef, directeur de l'antenne égyptienne de l'ONG Human Rights Watch.

"Nous allons probablement assister à une augmentation du phénomène parce que la diffamation est désormais inscrite dans la Constitution", a-t-il ajouté. (Tom Perry, Jean-Philippe Lefief pour le service français)