(Actualisé avec précisions, réaction de la Grande-Bretagne)

ISLAMABAD, 24 janvier (Reuters) - Un tribunal pakistanais a condamné à mort pour blasphème un Britannique d'origine pakistanaise souffrant de troubles mentaux, ont annoncé vendredi ses avocats.

Les accusations de blasphème sont en forte augmentation au Pakistan, où la religion musulmane est majoritaire, selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité, un groupe d'études basé à Islamabad.

Muhammad Asghar, 69 ans, avait été arrêté en 2010 à Rawalpindi, ville voisine de la capitale, Islamabad, pour avoir adressé à un avocat et à un responsable politique des lettres dans lesquelles il se présentait comme un prophète.

Le cabinet d'avocats qui le défend a fait savoir qu'il s'était vu interdire d'assister à la moitié du procès, depuis une décision du juge en octobre, ainsi qu'à l'énoncé du verdict.

Selon les représentants, l'avocat commis d'office à leur place n'a pas insisté sur les antécédents psychiatriques de Muhammad Asghar qui souffre, selon eux, de schizophrénie paranoïde.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a fait part de sa préoccupation.

"Le ministère a fourni une assistance consulaire à M. Ashgar et nous allons faire connaître le plus fermement possible notre inquiétude au gouvernement pakistanais", a-t-il précisé.

Il est difficile de réfuter l'accusation de blasphème dans la mesure où la législation ne précise pas ce qui relève ou non du blasphème et où les pièces présentées lors des audiences peuvent elles-mêmes être considérées comme blasphématoires.

Un autre Britannique, Masood Ahmad, un médecin âgé de 72 ans, est aussi détenu au Pakistan pour ce chef d'accusation. (Katharine Houreld, Clémence Apetogbor et Simon Carraud pour le service français, édité par Danielle Rouquié)