Washington (awp/afp) - Le président de la Réserve fédérale de New York (Fed) William Dudley a estimé jeudi que 2018 sera une "bonne année" en terme d'expansion économique aux Etats-Unis mais il se montre plus inquiet à long terme craignant une surchauffe.

Les coupes d'impôts adoptées en décembre vont certes apporter "un surcroît de croissance à court terme mais cela vient avec un coût", a déclaré ce responsable dans un discours à New York. "Il n'y a jamais de repas gratuit. Cette réforme va accroître le fardeau d'endettement" du pays, a ajouté M. Dudley.

"Même si cela n'a pas l'air d'être une source de grande inquiétude pour les acteurs des marchés aujourd'hui, la voie budgétaire que nous suivons n'est pas viable sur la durée", a-t-il averti.

"Ignorer les mathématiques budgétaires risque de faire grimper les taux d'intérêt à long terme, de décourager l'investissement privé et d'affaiblir le crédit du pays", a encore affirmé M. Dudley.

Le président de la Fed de New York doit quitter son poste à la mi-2018 avant la fin de son mandat, avait-il annoncé en novembre.

Il note que la réforme fiscale voulue par Donald Trump va réduire les recettes de l'Etat fédéral de 1% en 2018 et 2019 mais ne devrait pas accélérer la croissance d'autant. Sa prévision de croissance pour 2018 est située entre 2,5% et 2,75%.

"De plus, la plupart des coupes d'impôts vont toucher les entreprises ou les plus hauts revenus qui consomment usuellement dans une moindre proportion. Cela suggère qu'une bonne partie des réductions d'impôts vont être mises de côté plutôt que dépensées", a encore dit M. Dudley.

Même si l'inflation est basse pour l'instant, il estime qu'il y a "un risque réel" de surchauffe dans les deux années à venir.

"Non seulement on a une économie qui croît à un rythme plus rapide que son évolution tendancielle, mais encore elle va recevoir un stimulus supplémentaire en 2018 et 2019 du fait de la réforme des impôts", a-t-il expliqué.

"Cela laisse entendre que la Réserve fédérale (Fed) pourrait avoir à mettre le pied sur les freins plus brusquement. Si cela arrive, on court le risque d'un atterrissage forcé", a-t-il conclu.

afp/rp