par Nathan Layne et Joseph Ax

MILWAUKEE, Wisconsin, 24 août (Reuters) - Huit des neuf candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle américaine de 2024 ont participé mercredi au premier débat organisé par leur parti, un événement auquel l'ancien président américain, Donald Trump, n'a pas pris part.

Ce débat de deux heures diffusé sur Fox News a donné un aperçu des défis considérables auxquels les candidats à l'investiture républicaine sont confrontés pour déloger l'ancien président de sa position de favori.

Alors que l'ancien locataire de la Maison blanche a préféré ne pas participer au débat, ses rivaux ont multiplié les attaques pour tenter de convaincre les électeurs républicains qu'ils pouvaient représenter une alternative à Donald Trump.

Bien que le gouverneur de Floride Ron DeSantis ait toujours occupé la deuxième place dans les sondages, c'est Vivek Ramaswamy, homme d'affaires de 38 ans et néophyte en politique, qui a été au centre de la plupart des moments les plus dramatiques du débat.

Fervent défenseur de Donald Trump, Vivek Ramaswamy a dû faire face à de nombreuses attaques de la part de ses rivaux, qui semblaient le considérer comme une menace plus importante que Ron DeSantis.

Vivek Ramaswamy a également été le candidat ayant adopté la position la plus isolationniste sur la question de la guerre en Ukraine, estimant que le conflit ne représentait pas une priorité pour les Etats-Unis et qu'il mettrait fin à l'aide militaire apportée à Kyiv par Washington.

Les candidats ont abordé la question de l'économie américaine, critiquant notamment la politique de l'actuel président américain, le démocrate Joe Biden.

Alors que l'économie américaine a fait preuve d'une résilience surprenante, les sondages montrent que de nombreux électeurs, y compris certains de ceux ayant soutenu Joe Biden en 2020, estiment que l'économie s'est détériorée au cours des trois premières années de son mandat, dans un contexte d'inflation persistante.

Les candidats ont également été interrogés sur l'avortement, une question qui préoccupe les républicains depuis que la Cour suprême a révoqué l'an dernier l'arrêt Roe vs Wade, qui avait ouvert la voie à la légalisation de l'avortement aux Etats-Unis.

DONALD TRUMP, ABSENT DU DÉBAT

L'ancien président américain Donald Trump n'a pas participé au débat, préférant accorder un entretien à l'ancien présentateur de Fox News, Tucker Carlson.

Cette conversation de 46 minutes, diffusée sur le réseau social X, anciennement Twitter, quelques minutes avant le début du débat, a enregistré plus de 74 millions de vues, selon les statistiques fournies par la plate-forme.

"Dois-je rester assis pendant une ou deux heures, quel que soit le temps que ça durera, et me faire harceler par des gens qui ne devraient même pas être candidats à la présidence et par une chaîne de télévision qui n'est pas particulièrement bien disposée à mon égard?", a demandé Donald Trump à Tucker Carlson.

Favori dans la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump est inculpé au pénal dans quatre affaires judiciaires distinctes.

Il doit notamment comparaître jeudi en Géorgie après y avoir été inculpé pour avoir tenté de manipuler les résultats de la présidentielle de 2020.

Six des huit candidats ayant participé au débat ont indiqué qu'ils apporteraient leur soutien à Donald Trump s'il était investi candidat des républicains à l'élection présidentielle, et ce, même s'il était reconnu coupable d'un crime

Un sondage Reuters/Ipsos réalisé ce mois-ci montre que 47% des électeurs du Parti républicain ont déclaré qu'ils voteraient pour Donald Trump l'an prochain, loin devant son premier rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, crédité de 13% des intentions de vote.

(Reportage Nathan Layne à Milwaukee; avec la contribution de Jasper Ward, Costas Pitas, Andy Sullivan, Gram Slattery, Alexandra Ulmer, Rami Ayyub, Kanishka Singh, Susan Heavey et Joseph Ax; version française Camille Raynaud)