(Actualisé avec Washington Post, § 2-3)

WASHINGTON, 8 janvier (Reuters) - Des discussions préliminaires sont en cours pour établir les modalités d'un éventuel interrogatoire de Donald Trump par le procureur spécial Robert Mueller dans le cadre de l'enquête sur une possible ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis, a rapporté lundi la chaîne NBC.

Les avocats du président américain ont rencontré fin décembre des représentants du bureau du procureur Mueller pour discuter des aspects logistiques d'un éventuel entretien, et notamment son format, ajoute la chaîne de télévision américaine qui a interrogé trois personnes au fait du dossier. Les réponses du président pourraient être données par écrit plutôt qu'en face-à-face.

Le Washington Post, qui cite une source proche de Trump, indique pour sa part qu'un interrogatoire sur un nombre limité de questions pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines.

Mueller a expliqué fin décembre à l'équipe juridique de Trump vouloir interroger ce dernier, ajoute le journal.

L'équipe du procureur spécial enquête depuis le printemps dernier sur les accusations d'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine et sur une possible collusion avec l'équipe de campagne de Trump.

Les services de renseignement américains ont établi dans un rapport confidentiel rendu public en janvier 2017 que la Russie avait interféré dans l'élection présidentielle de 2016 pour favoriser la candidature de Donald Trump face à la démocrate Hillary Clinton.

Les autorités russes nient toute implication et Trump réfute toute collusion entre des membres de son équipe de campagne et le Kremlin.

"TRÈS OUVERTS", DIT TRUMP

Depuis le début de l'enquête du procureur spécial, deux collaborateurs de Donald Trump - son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn et un membre de son équipe de campagne, George Papadopoulos - ont reconnu avoir menti au FBI.

Deux autres proches du président - Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Trump, et son associé Richard Gates - ont été inculpés en octobre dernier de douze chefs d'inculpation, dont conspiration contre les Etats-Unis.

Manafort, qui a plaidé non coupable, a porté plainte la semaine dernière contre Robert Mueller, qu'il accuse d'avoir outrepassé son autorité légale.

L'un des avocats de Trump, Ty Cobb, a expliqué que la Maison blanche ne ferait aucun commentaire sur les communications effectuées avec le bureau du procureur spécial (OSC), mais il a précisé qu'elle "poursuivait sa pleine coopération avec l'OSC dans le but de parvenir le plus tôt possible à une solution".

Trump, qui a répété ne pas faire personnellement l'objet d'une enquête, a assuré samedi qu'il parlerait à l'équipe de Robert Mueller.

"Il n'y a pas eu de collusion. Il n'y a pas eu de crime", a déclaré le président alors qu'il se trouvait à Camp David. "Nous sommes très ouverts. Nous aurions pu être très fermés et (l'enquête) aurait pris des années. C'est le genre de situation où, quand vous n'avez rien fait de mal, vous parlez franchement et avez envie d'en terminer", a ajouté le chef de la Maison blanche. (Susan Heavey avec Mark Hosenball et Karen Freifeld; Jean Terzian pour le service français, édité par Henri-Pierre André)