(Actualisé avec McMaster sur l'option militaire écartée pour le moment § 8)

par David Lawder

WASHINGTON, 25 août (Reuters) - Donald Trump a signé vendredi un décret interdisant les transactions impliquant certains types d'emprunts d'Etat vénézuéliens pour faire pression sur le président Nicolas Maduro et le contraindre à mettre fin à sa "tyrannie", annonce la Maison blanche.

Le décret présidentiel, qui marque un nouveau pas franchi dans la dégradation des relations entre Washington et Caracas, interdit toute transaction concernant les futurs emprunts et les titres émis par le gouvernement ou la compagnie pétrolière publique PDVSA, précise-t-elle.

Il proscrit aussi le versement de dividendes au gouvernement vénézuélien.

Il permet toutefois au Trésor d'autoriser d'autres transactions commerciales et humanitaires, notamment le financement d'échanges commerciaux ou d'exportations et d'importations de pétrole impliquant seulement Citgo, la filiale de PDVSA aux Etats-Unis.

En déplacement au siège new-yorkais des Nations unies, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a réagi en dénonçant les "menaces" et les "prétendues sanctions" des Etats-Unis et en fustigeant la "politique barbare" de Washington.

Les Etats-Unis, a-t-il poursuivi, cherche à provoquer une crise humanitaire au Venezuela.

Face à la dégradation de la crise politique au Venezuela, la Maison blanche avait déjà imposé des sanctions individuelles visant Nicolas Maduro et d'autres responsables du gouvernement tandis que Donald Trump a évoqué une possible option militaire.

Le conseiller à la sécurité nationale, H.R. McMaster, a cependant déclaré lors d'une conférence de presse à la Maison blanche, que les Etats-Unis écartaient pour le moment l'idée d'une intervention militaire.

Les nouvelles sanctions, précise la Maison blanche vendredi, "sont soigneusement calibrées pour priver la dictature de Maduro d'une source cruciale de financement servant à maintenir son pouvoir illégitime, pour protéger le système financier des Etats-Unis du risque de complicité dans la corruption au Venezuela et dans l'appauvrissement du peuple vénézuélien".

"Nous ne resterons pas les bras croisés tandis que le Venezuela s'effondre", ajoute la Maison blanche.

Ces nouvelles mesures de rétorsion vont compliquer le refinancement de la dette massive de Petroleos de Venezuela SA, qui a pris de plein fouet la chute des cours du pétrole.

L'entreprise publique pourrait se rapprocher d'un défaut de paiement, ou chercher davantage encore à se financer auprès de la Chine et de la Russie, qui ont déjà prêté ou consenti des avances se chiffrant en milliard de dollars à Caracas.

(avec Alexandra Ulmer et Corina Pons à Caracas, Rodrigo Campos au siège new-yorkais des Nations unies et Tim Ahmann à Washington; Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service français)