La correction s'effectuait en bon ordre depuis le 4 janvier mais cette fois-ci, l'aversion au risque contamine le compartiment obligataire via les dettes périphériques et le 'high yield' (inquiétude sur l'encours des dettes contractées par le 'juniors' pétrolières et les pays émergents exportateurs de matières premières confrontés une chute verticale des leurs recettes).

La vitesse de désintégration du pétrole (-6% à New York ce soir à 26,75$) prend des proportions dantesques: -25% depuis le 1er janvier, -73% sur les sommets de mi-2014... ce qui détruit le business model de la plupart des compagnies pétrolières US qui ont alimenté le boom du 'shale oil' (le seuil de rentabilité se situant entre 55 et 75$ en fonction des gisements).

Les opérateurs se ruent sur les actifs les plus surs comme les T-Bonds US qui affichent une spectaculaire détente de -10Pts de base à 1,9550%.
Ils regagnent du terrain par rapport aux Bunds -pourtant activement ramassés- mais qui ne lâchent que 6Pts à 0,4930%.
Les dettes 'coeur' progressent en fonction de leur 'popularité' (solidité supposée), à l'image du '10 ans' néerlandais (-5Pts à 0,615%), des OAT françaises (-4Pts à 0,826%) ou du '10 ans' belge (-4,5Pts à 0,8030%).

L'Espagne s'en sort bien mieux que les autres 'périphériques' avec une stabilité des 'bonos' à 1,788%.

Du côté des indicateurs 'macro', la déflation ne donne pas de signe de relâchement: les prix à la production en Allemagne ont baissé de 2,3% en rythme annuel le mois dernier, après un repli de 2,5% en novembre, a rapporté l'Office fédéral des statistiques.

Outre-Atlantique, l'indice des prix à la consommation (CPI) a constitué une autre déception, reculant de 0,1% en séquentiel en décembre (+0,1% hors énergie), alors que les économistes anticipaient une nouvelle stabilité après celle observée en novembre (soit une hausse symbolique de +0,7% en rythme annuel pour le CPI).

Les mises en chantier US déçoivent également: elles ont reculé de 2,5% à 1.149.000 le mois dernier, après 1.179.000 en novembre (contre 1.197.000 attendu... mais il y a toujours un petit 'coup de mou' en fin d'année).

Les permis de construire ont parallèlement décroché de 3,9% à 1.232.000, après 1.282.000 (chiffre révisé de 1.289.000). Le consensus était toutefois plus pessimiste, tablant sur 1.200.000 environ.

Le tableau macroéconomique s'assombrit donc de toutes parts et la croissance de +2,6% attendue aux Etats Unis par le FMI et de +1,7% en Europe semble compromise.

La nervosité ressurgit concernant les dettes des pays les moins bien placés dans la course à la croissance, comme l'Italie, avec ses banques qui s'effondrent de -25% en moyenne à Milan depuis le 1er janvier.

La Commission européenne et Matteo Renzi tentent de circonscrire problème des 200MdsE de créances douteuses détenues par les banques
italiennes, un montant comparable à la dette grecque toujours menacée de défaut si Athènes ne parvient pas à redresser ses finances.

Les dettes grecques ont vu leur rendement s'envoler de 9,34 vers 10,28% (+96Pts de base) ce mercredi.
Mauvaise journée également pour le '10 ans' portugais (+70Pts de base à 2,93%) alors que Lisbonne ne sait comment se débrouiller avec les dettes héritées de la faillite du groupe Esperito Santo (les actionnaires de Banca Nova contestent le siphonage de 2MdsE d'aides destinés à renflouer Banca Esperito Santo).
Autrement dit, pour le Portugal et pour la Grèce, cette journée de mercredi retentit comme, un vrai coup de semonce à prendre très au sérieux







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