PARIS, 27 août (Reuters) - François Hollande a demandé lundi à l'opposition syrienne de constituer un gouvernement provisoire appelé à devenir le "représentant légitime de la nouvelle Syrie", que Paris serait prêt à reconnaître.

Lors d'un discours devant les ambassadeurs de France à l'Elysée, le président français a estimé en outre que l'attitude de la Chine et de la Russie "affaiblissait" l'action des Nations unies visant à régler le conflit en Syrie.

Jugeant la situation en Syrie "insupportable pour la conscience humaine, inacceptable pour la sécurité et la stabilité de la région", François Hollande a demandé "d'intensifier les efforts pour que la transition politique ait lieu vite".

"Dans cette perspective, la France demande à l'opposition syrienne de constituer un gouvernement provisoire, inclusif et représentatif, qui puisse devenir le représentant légitime de la nouvelle Syrie", a-t-il poursuivi à l'ouverture de la XXe conférence des ambassadeurs.

"Nous engageons nos partenaires arabes à accélérer cette démarche", a-t-il ajouté. "La France reconnaîtra le gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie dès qu'il aura été formé".

Pour le président français, le président syrien en place "Bachar al Assad doit partir".

Critiqué cet été par la droite pour son "attentisme" dans le dossier syrien, François Hollande a estimé que l'Onu devait rester "l'instance centrale de la gouvernance mondiale" en vertu de laquelle la France entendait agir.

Il a toutefois ajouté lundi l'usage d'armes chimiques par le régime syrien "serait pour la communauté internationale une cause légitime d'intervention directe".

"La France inscrit son action dans la légalité internationale, et je confirme ici que notre pays participe à des opérations de maintien de la paix ou de protection des populations qu'en vertu d'un mandat, et donc d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il déclaré.

"Faut-il encore que ses membres prennent leur responsabilité pour lui permettre de prendre des décisions. Car le blocage du système conduit soit à son contournement, soit à son impuissance", a-t-il poursuivi.

"C'est pourquoi je dis à la Russie et la Chine que, dans la crise syrienne, leur attitude affaiblit notre capacité à accomplir le mandat que la charte des Nations unies nous a confié".

Pékin et Moscou opposent pour l'instant leur veto à toute action de l'Onu en Syrie, où les violences ont fait plus de 18.000 morts ces derniers mois.

Une réunion sur la Syrie du Conseil de sécurité de l'Onu, actuellement présidé par la France, doit avoir lieu jeudi. (Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal)