Le groupe, qui a publié ses résultats pour la première fois en tant que société cotée à la suite de la cession par l'Etat de 60% de son capital, a fait état d'un bénéfice opérationnel, après coûts de restructuration, en forte hausse de 96,5% à 283 millions de livres (338 millions d'euros).

Un crédit de TVA exceptionnel de 35 millions de livres et des coûts de restructuration divisés par deux ont contribué à cette envolée du résultat pour le semestre au 29 septembre.

Ces annonces sont saluées par un bond de 6,75% du titre à la Bourse de Londres vers 12h00 GMT, à 568,71 pence.

Le chiffre d'affaires à périmètre comparable a progressé de 4,52 milliards de livres, la distribution de colis - qui représente 51% de l'activité du groupe - ayant compensé un recul des revenus tirés des lettres. La marge opérationnelle a augmenté de 190 points de base à 5,2%.

L'activité de colis, moins forte durant les mois d'été, est attendue en nette progression pendant la période de Noël et devrait ainsi permettre une "croissance sensible du chiffre d'affaires" sur les neuf premiers mois de l'exercice, selon Royal Mail.

Le groupe entend du coup distribuer un dividende final de 133 millions de livres au titre de l'exercice.

PAS DE BRADAGE, REDIT LE GOUVERNEMENT

La privatisation de Royal Mail a tenu en haleine le Royaume-Uni tout au long de 2013 et l'opposition comme les syndicats ont accusé le gouvernement d'avoir bradé le service plus que centenaire en optant pour un prix d'introduction de 330 pence.

Le titre s'est apprécié de plus de 80% depuis ses débuts en octobre.

Vince Cable, le ministre en charge des privatisations, était justement auditionné mercredi par une commission parlementaire sur le sujet et il a assuré qu'un relèvement au dernier moment de la fourchette indicative de prix aurait été porteur de "risques considérables".

"Si nous avions cherché à rehausser la fourchette de prix, nous aurions perdu un nombre significatif d'investisseurs de long terme que précisément nous cherchions à attirer", a-t-il fait valoir.

"Nous avons effectivement été à la limite supérieure de la marge mais si on avait modifié les bornes de toute l'opération cela aurait entraîné des risques considérables et un très important potentiel de baisse."

Entendues la semaine dernière, les banques qui ont organisé l'opération ont nié avec force que le contribuable britannique ait été floué.

Goldman Sachs et UBS ont certes fait savoir qu'elles avaient informé le gouvernement qu'il pouvait espérer obtenir 20p de plus par action que le prix retenu de 330p, mais la décision a finalement pas été prise de relever la fourchette indicative du fait des menaces de grève d'une partie du personnel et du risque de défaut des Etats-Unis sur leur dette.

Neil Maidment, Juliette Rouillon et Véronique Tison pour le service français

par Neil Maidment