QUITO - Un puissant séisme de magnitude 7,8 a frappé hier soir le littoral de l'Equateur et provoqué des "dégâts considérables" près de son épicentre mais aussi en des endroits plus éloignés comme la ville de Guayaquil, a dit le gouvernement équatorien. On ignore s'il y a des victimes.

La secousse a été ressentie à Quito, la capitale, à 170 km à l'est de l'épicentre.

---

BRASILIA - La présidente brésilienne Dilma Rousseff s'est lancée hier dans des tractations de la dernière chance avec les députés de son camp pour tenter de s'assurer leur soutien avant un vote prévu aujourd'hui au Congrès et susceptible de conduire à sa destitution.

Dilma Rousseff a annulé son intervention à un meeting anti-destitution pour aller rencontrer, à huis clos, une partie des députés appelés à se prononcer aujourd'hui pour ou contre sa destitution au motif qu'elle aurait enfreint les règles budgétaires en vigueur en maquillant les compte publics pour faciliter sa réélection en 2014.

Ces discussions suggèrent que le vote pourrait être plus serré qu'attendu initialement. On estime que Dilma Rousseff doit trouver 20 voix en sa faveur pour empêcher la destitution de réunir la majorité des deux tiers à la chambre basse, qui compte 513 sièges.

Si les députés votent en faveur de la destitution, il appartiendra ensuite au Sénat de se prononcer sur le renvoi de la présidente devant la justice, ce qui entraînerait automatiquement sa suspension.

Dans une vidéo et une tribune publiée dans la presse, Dilma Rousseff, première femme à diriger le plus grand pays d'Amérique latine, a de nouveau démenti avoir commis des actes justifiant sa destitution, présentant la procédure visant à la chasser du pouvoir comme un "coup d'Etat" et "la plus grosse fraude juridique et politique" de l'histoire du Brésil.

---

LESBOS, Grèce - Le pape François est reparti hier de l'île grecque de Lesbos, placée en première ligne dans la crise migratoire qui secoue l'Europe, en emmenant à Rome, à bord de son avion, trois familles de réfugiés syriens.

"Le pape a souhaité adresser un signe d'accueil aux réfugiés, en regagnant Rome accompagné de trois familles de réfugiés syriens, soit 12 personnes au total, dont six enfants", a déclaré le Vatican dans un communiqué, précisant qu'ils étaient tous musulmans.

Les familles habilitées à accompagner le souverain pontife ont été choisies par tirage au sort, ont rapporté des médias. Elles se trouvaient dans des camps d'accueil sur l'île de Lesbos avant qu'un accord conclu entre l'UE et la Turquie soit entré en vigueur le 20 mars dans le but de freiner le flot de migrants traversant la mer.

Le chef de l'Eglise catholique avait été accueilli à son arrivée à Lesbos dans la matinée par le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, et il a été accompagné pour ce déplacement très symbolique par le chef spirituel de l'Eglise orthodoxe, le patriarche de Constantinople Bartholomée, et par Hiéronyme II, chef de l'Eglise orthodoxe grecque.

A au moins trois occasions, durant sa visite du camp d'accueil de Moria, où ont été installées 3.000 personnes, des migrants se sont agenouillés aux pieds du pape, en pleurant et en implorant de l'aide.

---

BEYROUTH - Des frappes de l'armée de l'air syrienne ont visé hier des quartiers tenus par les insurgés dans la grande ville d'Alep, alors même que des roquettes tirées par les rebelles explosaient dans des quartiers sous le contrôle du régime.

Cette escalade militaire menace de faire officiellement voler en éclats la trêve conclue sous l'égide de la Russie et des Etats-Unis et de fragiliser un peu plus les discussions indirectes à Genève entre le régime de Bachar al Assad et des représentants de l'opposition.

---

BEYROUTH - François Hollande a promis hier une aide militaire et humanitaire supplémentaire au Liban, première étape d'une tournée de quatre jours au Proche-Orient et pays très sensible aux violents soubresauts de cette région.

Arrivé hier à Beyrouth, le président français doit y passer un peu plus de vingt-quatre heures avant de gagner aujourd'hui en fin d'après-midi Le Caire, où il aura une série d'entretiens avec son homologue égyptien Abdel Fattah al Sissi avant un dîner d'Etat lundi soir. Mardi, il sera à Amman.

---

TRIPOLI - Les chefs de la diplomatie française et allemande ont apporté hier à Tripoli leur soutien et celui de l'Europe au nouveau gouvernement libyen, chargé de rassembler un pays miné par les rivalités et livré au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi.

Cette visite surprise s'inscrit dans les efforts de l'Union européenne pour peser sur un règlement du conflit libyen face au risque d'une nouvelle vague incontrôlée de migrants, notamment en Italie, si la paix ne revient pas en Libye.

Les pays occidentaux voient aussi dans le retour à la stabilité politique en Libye une condition décisive pour endiguer la menace de l'organisation de l'Etat islamique (EI), qui a profité du vide politique pour prendre pied dans ce pays.

Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier ont rencontré le chef du nouveau gouvernement d'union nationale, Fayez el Sarraj, dans la base navale de Tripoli où il est installé sous très haute sécurité depuis deux semaines.

---

CASPER, Wyoming - Ted Cruz a remporté l'intégralité des 14 délégués pour la convention républicaine qui étaient en jeu hier dans le Wyoming face à son grand rival Donald Trump, ce dernier n'ayant guère fourni d'efforts pour tenter de remporter cet Etat rural qui n'organise pas de primaire.

Le sénateur du Texas réduit ainsi légèrement l'écart qui le sépare du magnat new-yorkais de l'immobilier dans la course pour la désignation du futur candidat du "Grand Old Party" à la Maison blanche.

Le Wyoming n'organise pas une primaire mais une convention locale qui a réuni samedi à Casper 475 représentants locaux du parti chargés de désigner 14 délégués. Douze autres délégués ont déjà été choisis par chacun des comtés de l'Etat; Cruz en a remporté dix et Trump un, le douzième étant "non engagé".

Donald Trump s'en est une nouvelle fois vivement pris aux désignations contrôlées par le parti dans des Etats comme le Wyoming et avant lui le Colorado. Il a assuré que la colère grandissait dans les rangs de ses partisans.

La prochaine étape des primaires républicaines aura lieu mardi à New York.

---

DOHA - Le prince saoudien Mohammed bin Salman, chargé de la politique pétrolière du royaume, a déclaré que Ryad avait la capacité de relancer sans attendre sa production pétrolière, voire de la doubler pratiquement à long terme - des propos qui relativisent la perspective de signature d'un accord sur un gel de la production mondiale lors d'une réunion prévue aujourd'hui à Doha.

Le vice-prince héritier a déclaré à Bloomberg que le royaume saoudien ne restreindrait sa production que si l'ensemble des autres grands pays producteurs, dont l'Iran, acceptaient également de geler leur production.

Mais l'Iran a annoncé qu'il ne participerait pas à la réunion de dimanche faute de pouvoir accepter un gel de sa production, qu'il a au contraire entrepris de relancer après la levée de sanctions internationales à son encontre.

Le fait que l'absence de Téhéran n'ait pas compromis la tenue même de la réunion suggère toutefois que les autres producteurs pourraient tolérer une hausse de production iranienne si les cours ne rechutent pas.