À Paris, le CAC 40 perd 0,18 % à 5511,81 points à 08h37 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,34% et, à Londres, le FTSE 100 recule de 0,35%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,32%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,38% et le Stoxx 600 de 0,36%.

A Wall Street lundi, l'indice Dow Jones (-0,67%) et le Standard & Poor's 500 (-0,67%) ont accusé leur repli le plus marqué sur une seule séance depuis près de cinq mois, pénalisés entre autres par le repli de 2,07% d'Apple après un article du quotidien japonais Nikkei évoquant une réduction de moitié de l'objectif de production de l'iPhone X.

La crainte de ventes décevantes pour le nouveau produit vedette du groupe américain a pesé sur les cours de ses fournisseurs asiatiques et favorisé le repli des principales places du continent: Tokyo a cédé 1,43% pour revenir à son plus bas niveau depuis le 29 décembre et Séoul a abandonné 1,17%.

L'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon perd 1,35%.

En Europe, la plus forte baisse affecte le secteur des matières premières, dont l'indice Stoxx cède 1,66% avec le recul des cours des métaux (le cuivre cède 1,22%, le nickel 2,68%) et du pétrole (le Brent abandonne 0,89% sous 69 dollars le baril).

Parmi les grands groupes européens ayant publié leurs résultats avant l'ouverture, SAP perd 0,61%, la plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, après des résultats inférieurs au consensus et l'annonce du rachat de l'américain Callidus Software pour 2,4 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros).

Philips recule de 2,57% après une croissance de son chiffre d'affaires tout juste conforme aux attentes en 2017.

A la hausse, le géant suisse de l'horlogerie Swatch prend 2,95%. Le groupe a dit tabler sur une croissance "très positive" en 2018 après une progression de 28% de son bénéfice net l'an dernier.

CROISSANCE ET INFLATION FAVORISENT LA REMONTÉE DES RENDEMENTS

A Paris, Pernod Ricard (+1,41%) profite du relèvement de la recommandation de JPMorgan alors qu'ArcelorMittal (-1,08%), plus forte baisse du CAC, souffre du repli des cours des métaux.

La baisse des actions s'accompagne d'un regain de volatilité: l'indice Vix américain est remonté à près de 14, au plus haut depuis début décembre, et son équivalent pour l'EuroStoxx prend 2,85%.

Les prises de bénéfice sur les actions après un début d'année en fanfare sont aussi favorisées par la remontée rapide des rendements obligataires, sur fond de croissance soutenue et de spéculations sur le resserrement en cours ou à venir des politiques monétaires des principales banques centrales.

Le rendement de référence américain à dix ans a atteint lundi 2,727%, son plus haut niveau depuis avril 2014, et son équivalent allemand un pic de plus de deux ans à 0,70% tandis que le rendement des emprunts allemands à cinq ans repassait en territoire positif pour la première fois depuis plus de trois ans. Le 10 ans se stabilise mardi autour de 0,693%.

"La hausse des rendements obligataires est une bombe à retardement", estime Naeem Asklam, chef analyste de Think Markets à Londres. "L'anticipation d'une accélération de l'inflation alimentée par la réforme fiscale de Trump, doit être prise en compte. Les marchés se sont enfin décidés à prendre conscience du fait que les entreprises vont augmenter les salaires et les bonus."

Une nouvelle salve d'indicateurs conjoncturels dans la zone euro devrait confirmer ce mardi la bonne santé de l'économie: la première estimation du produit intérieur brut (PIB) français au quatrième trimestre donne une croissance de 0,6% sur les trois derniers mois de 2017 et de 1,9% sur l'ensemble de l'année.

Les investisseurs attendent à 10h00 GMT le premier chiffre de la croissance dans l'ensemble de la zone euro pour la période octobre-décembre et l'indice du climat des affaires dans la région, puis à 13h00 GMT la première estimation de l'inflation allemande en janvier.

Sans attendre, le gouvernement allemand a relevé sa prévision d'inflation pour cette année de 1,6% à 1,7%.

Sur le marché des changes, le dollar reprend des couleurs, gagnant 0,25% face à un panier de devises de référence et ramenant l'euro sous 1,24.

(Edité par Véronique Tison)