À Paris, le CAC 40, qui gagnait près de 0,9% au plus haut en début de séance, a fini sur un recul de 0,50% (27,38 points) à 5.454,55 points, au plus bas depuis quatre semaines. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,57% et à Francfort, le Dax a reculé de 1,41% pour finir tout juste au-dessus de 13.000 points.

Notant que l'indice phare allemand a enfoncé en séance ce seuil des 13.000 après être passé sous sa moyenne mobile à 50 jours, Neil Wilson, d'ETX Capital, souligne que "l'enfoncement de ce niveau technique clé suggère que les tenants d'une baisse du marché sont en train de prendre la main".

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,88%, le FTSEurofirst 300 0,7% et le Stoxx 600 0,5%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en légère hausse après un début de séance en dents de scie: le Dow Jones gagnait 0,2% après avoir perdu jusqu'à 0,51% et frôlé le seuil des 26.000 points.

La principale explication au repli des actions est à chercher sur le marché obligataire, où les rendements des emprunts d'Etat poursuivent leur remontée: le dix ans américain avoisine 2,745% après avoir atteint 2,75% pour la première fois depuis avril 2014.

Dans son sillage, le dix ans allemand remonte à 0,72% et le français à plus de 0,99% après avoir dépassé en matinée 1%, seuil en dessous duquel il évoluait depuis mars dernier.

Les taux réagissent ainsi à la perspective d'une accélération de la remontée des taux directeurs des banques centrales après la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale: cette dernière a revu en hausse mercredi ses anticipations d'inflation, ravivant les spéculations sur la possibilité qu'elle relève ses taux à quatre reprises cette année alors que le scénario privilégié il y a encore peu de temps n'en intégrait que trois.

Sur le marché des changes, le dollar creuse ses pertes, abandonnant 0,37% face à un panier de devises de référence, pour se rapprocher du plus bas de plus de trois ans touché vendredi dernier.

L'euro en profite et remonte vers 1,2480 dollar; la monnaie unique bénéficie aussi de la vigueur du secteur manufacturier sur le continent, confirmée par les derniers chiffres des indices d'activité PMI.

LES RÉSULTATS DE NOVO NORDISK, VODAFONE ET BIC SANCTIONNÉS

Côté actions, les variations les plus marquantes du jour sont surtout liées aux publications de résultats.

Le secteur de la santé accuse ainsi un repli de 1,85%, plombé par les performances jugées décevantes du danois Novo Nordisk (-7,32%) et celui des télécommunications a cédé (-1,46%), Vodafone (-4,54%) ayant souffert de la concurrence en Espagne et en Italie.

Le français Bic a quant à lui chuté de 9,43% après avoir averti que sa marge d'exploitation devrait reculer cette année.

A la hausse, Nokia a bondi de 11,71%, la meilleure performance du Stoxx 600, après un bénéfice trimestriel dopé par les revenus tirés de son portefeuille de brevets; le groupe finlandais a aussi évoqué des signes d'amélioration du marché nord-américain.

A Paris, Dassault Systèmes a pris 6,59%, la plus forte hausse du SBF 120, le marché saluant des résultats financiers supérieurs au consensus.

A Wall Street, le géant de la chimie DowDuPont (-1,53%) est lanterne rouge du Dow malgré l'optimisme affiché par ses dirigeants alors que Facebook (+4,28%) a inscrit un plus haut historique, le marché saluant des résultats meilleurs qu'attendu.

Les investisseurs attendent, après la clôture des marchés américains, les résultats d'Apple, Amazon et Alphabet.

Sur le marché pétrolier, les cours du Brent comme du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sont en hausse après une enquête de Reuters qui montre certes une hausse de la production globale de l'Opep, mais aussi un respect toujours marqué par les grands producteurs de l'accord d'encadrement de l'offre.

Goldman Sachs a par ailleurs relevé ses prévisions de cours pour le Brent, qu'il voit désormais atteindre 75 dollars à un horizon de trois mois, contre 62 dollars auparavant, et 82,50 dollars dans six mois, contre 75 jusqu'à présent.

(Edité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand