PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse mardi après la clôture mitigée de Wall Street la veille, l'espoir ténu d'une issue diplomatique au conflit en Ukraine et les résultats encourageants des enquêtes sur l'activité du secteur manufacturier chinois semblant insuffisants pour inciter les investisseurs à repartir à l'achat.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,26% pour le CAC 40 à Paris, de 0,28% pour le Dax à Francfort, de 0,22% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,25% pour l'EuroStoxx 50, mais leur repli est moins marqué qu'en tout début de journée.

Le marché parisien a perdu 4,86% sur l'ensemble du mois de février, sa pire performance depuis mars 2020 et l'éclatement de la crise du coronavirus à l'échelle mondiale, après une baisse de 2,15% en janvier. Le Stoxx 600, lui, a cédé 3,36% en février et accuse un repli de 7,1% depuis le 1er janvier.

Si les sanctions contre la Russie annoncées pendant le week-end ont influencé la tendance sur l'ensemble des marchés lundi, les investisseurs cherchent désormais à évaluer les chances de succès des négociations entre Ukrainiens et Russes, un exercice difficile en l'absence de résultats concrets à la première rencontre à la frontière biélorusse, en dehors de la promesse de poursuivre les pourparlers.

Dans l'actualité économique, les résultats des enquêtes chinoises auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier montrent une légère amélioration de l'activité et une reprise des commandes, l'indice PMI Caixin-Markit remontant à 50,4 et le PMI officiel à 50,2.

Les résultats définitifs des enquêtes équivalentes en Europe animeront la première partie de la séance et pourraient fournir aux investisseurs de premières indications sur l'impact du conflit en Ukraine sur l'activité, en attendant l'indice ISM manufacturier américain à 15h00 GMT.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé lundi une séance marquée par une forte volatilité, les investisseurs se débattant dans l'incertitude et les valeurs bancaires chutant après les sanctions occidentales contre la Russie.

L'indice Dow Jones a cédé 0,49%, soit 166,15 points, à 33.892,60 et le Standard & Poor's 500 a perdu 10,71 points (-0,24%) à 4.373,94 alors que le Nasdaq Composite avançait de 56,78 points (+0,41%) à 13.751,40.

Ce dernier a profité entre autre des hausses soutenues de Tesla (+7,48%) et Rivian Automotive (+6,51%).

Citigroup a en revanche perdu 4,5%, contribuant au recul de 2,35% de l'indice S&P des valeurs bancaires, lié à la chute des rendements obligataires.

Les valeurs de la défense ont de nouveau progressé, Raytheon, Lockheed Martin, General Dynamics, Northrop Grumman et L3Harris Technologies prenant entre 2,8% et 8%.

Les contrats à terme sur indices, qui étaient initialement orientés à la baisse, préfigurent désormais une ouverture en hausse d'environ 0,5%.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a gagné 1,2%, profitant d'achats à bon compte et de l'optimisme sur l'issue des discussions engagées lundi entre l'Ukraine et la Russie.

L'indice phare du marché japonais a dépassé en séance les 27.000 points pour la première fois depuis le 18 février.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a fini sur une progression de 0,77% et le CSI 300 a pris 0,83% après la publication des indices PMI de février, le marché continuant de miser sur de nouvelles mesures de soutien à l'économie.

CHANGES/TAUX

Côté devises, le dollar se stabilise face aux autres grandes devises (+0,01%) et l'euro remonte à 1,1220 mais les fluctuations sont moins marquées que lors des séances précédentes.

Le yen et le franc suisse, qui ont profité depuis jeudi de leur statut de valeur refuge, se replient.

Le rouble voit quant à lui sa chute ralentir après le plus bas historique atteint lundi à 120 pour un dollar et remonte autour de 90.

Sur le marché obligataire européen, les rendements de référence reculent dans les premiers échanges, le dix ans allemand revenant à 0,142%. Son équivalent américain s'affiche à 1,8612% après une chute de 15 points de base lundi; il est revenu en séance à 1,835%, son plus bas niveau depuis le 4 février.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les craintes de voir le conflit en Ukraine réduire l'offre mondiale l'emportent, malgré les spéculations sur un possible recours aux réserves stratégiques, une tendance confortée lundi par l'annonce du retrait de Shell de Russie.

Le Brent gagne 2,09% à 100,02 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,79% à 97,43 dollars.

MÉTAUX

L'or est en légère baisse à 1.907 dollars l'once sur le marché spot et est revenu non loin de son niveau de mercredi, avant le début de l'offensive russe en Ukraine, même s'il affiche une hausse de 6,2% sur l'ensemble du mois de février.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand