(actualisé avec autres citations)

BERLIN, 1er septembre (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel a défendu lundi sa décision d'envoyer des armes aux Kurdes en lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans le nord de l'Irak, estimant que l'EI représentait une menace à la fois pour l'Allemagne et l'Europe.

"La profonde déstabilisation de toute une région affecte l'Allemagne et l'Europe", a estimé la chancelière dans un discours devant le Bundestag, au lendemain de la publication par Berlin d'une liste d'armes que l'Allemagne va envoyer aux Kurdes d'Irak: 16.000 fusils d'assaut G3 et G36, 30 missiles antichars Milan, 240 lance-roquettes RPG et 10.000 grenades. L'Allemagne a d'ores et déjà acheminé une aide humanitaire et du matériel défensif (casques, tenues de combat) aux Kurdes d'Irak.

"Mesdames et messieurs, lorsque des terroristes prennent le contrôle d'un vaste territoire afin d'en faire, pour eux et pour d'autres fanatiques, une base en vue de commettre des attentats, le danger s'accroît pour nous, et les intérêts de notre sécurité sont en jeu", a-t-elle ajouté.

"Nous étions placés devant un choix: ne pas prendre de risque, ne pas livrer (d'armes) et accepter que la terreur gagne du terrain; ou soutenir ceux qui combattent désespérément mais courageusement la terreur barbare de l'EI, avec des ressources limitées", a dit la chancelière.

"Nous sommes conscients des risques d'un tel soutien; nous y avons bien évidemment pensé. Mais nous nous sommes aussi posé la question des risques aigus que fait planer l'EI si nous ne livrons pas d'armes", a-t-elle poursuivi.

(Noah Barkin; Eric Faye pour le service français)