(Actualisé avec communiqué de la présidence)

ISTANBUL, 1er janvier (Reuters) - Les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan sur l'Allemagne nazie ont été mal retranscrits et il n'avait aucune intention de la citer en tant qu'exemple de régime présidentiel efficace, ont assuré vendredi ses services.

A des journalistes qui lui demandaient jeudi soir, à son retour d'Arabie saoudite, si un tel régime était compatible avec l'existence d'une structure étatique unitaire, le chef de l'Etat a répondu : "Il y a déjà des exemples dans le monde. On peut prendre celui de l'Allemagne d'Hitler. Il y a d'autres exemples ensuite dans différents pays."

Ses propos ont été rapportés par l'agence de presse Dogan.

"La métaphore d'Erdogan sur l'Allemagne d'Hitler a été déformée par certaines sources d'information et utilisée dans un sens contraire" au message qu'il comptait adresser, assure la présidence dans un communiqué.

Il voulait démontrer que le régime présidentiel n'est pas réservé aux fédérations et que le régime parlementaire n'est pas non plus une garantie contre les abus de pouvoirs, ajoute-t-elle.

Le chef de l'Etat veut réformer la constitution turque pour renforcer la fonction présidentielle, pour l'instant essentiellement honorifique.

Les partis d'opposition conviennent de la nécessité de réformer la loi fondamentale, écrite par les militaires après le coup d'Etat de 1980, mais ils ne sont pas favorables au régime envisagé par Erdogan, craignant qu'il n'aboutisse à une concentration excessive de pouvoirs dans les mains d'un dirigeant autoritaire. (Asli Kandemir; Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief pour le service français)