La France doit réaliser d'importantes économies budgétaires chaque année jusqu'à la fin du mandat de M. Macron, qui s'achèvera en 2027, si elle veut espérer respecter son engagement de ramener le déficit budgétaire à un niveau conforme aux règles de l'Union européenne d'ici là.

Mais au lieu de préparer le terrain pour des coupes budgétaires, M. Macron a fait part de son intention de procéder à des réductions d'impôts de 2 milliards d'euros (2,2 milliards de dollars) pour la classe moyenne l'année prochaine, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue mardi en fin de journée, afin d'exposer ses priorités pour le reste de son mandat.

Avec les élections européennes en juin, M. Macron doit récupérer le soutien des électeurs de la classe moyenne pour réduire l'avance considérable du Rassemblement national d'extrême droite sur son parti.

Cela laisse la tâche impopulaire de trouver des coupes budgétaires à son ministre des finances Bruno Le Maire, qui a déclaré lundi qu'il ferait des propositions "dans les prochains jours".

Le gouvernement a déjà trouvé 16 milliards d'euros d'économies pour cette année, principalement en supprimant progressivement les mesures temporaires destinées à compenser les prix élevés de l'énergie pour les consommateurs.

Avec un objectif de 12 milliards supplémentaires en 2025, les fonctionnaires du ministère des finances ont suggéré que les 110 milliards d'euros de subventions aux entreprises de la France pourraient être dans la ligne de mire.

Ils ont également évoqué la possibilité de réduire les 16 milliards d'euros dépensés chaque année en équipements médicaux, de vendre des biens immobiliers appartenant à l'État et de réduire les allocations de chômage pour les personnes âgées.

M. Macron a déclaré que la franchise pour le remboursement des médicaments par l'assurance maladie publique serait doublée, mais qu'elle passerait de 50 centimes d'euro à 1 euro.

Son gouvernement s'est engagé à réduire le déficit budgétaire, estimé à 4,4 % de la production économique cette année, pour le ramener sous le plafond européen de 3 % en 2027.

Si la France a l'habitude de faire fi de cette limite, la révision des règles budgétaires de l'UE à la fin de l'année dernière rend la tâche plus difficile.

"L'essentiel est maintenant d'appliquer (les règles) et que notre pays respecte ses engagements jusqu'en 2027. Ce serait très nouveau et donc bienvenu", a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au Sénat mercredi.

(1 dollar = 0,9193 euro)