BRUXELLES, 28 janvier (Reuters) - Le président français François Hollande n'agit pas assez en matière de réformes économiques et un échec risque de causer des problèmes à l'ensemble de la zone euro, a déclaré mardi le ministre letton des Finances.

La Lettonie, qui compte deux millions d'habitants, a adopté l'euro le 1er janvier.

"Nous avons vu en France qu'Hollande a dit plusieurs fois qu'il avait un plan pour relancer l'économie, mais il n'y a pas d'action véritable", a déclaré Andris Vilks, dans un entretien.

Le président français a présenté à la mi-janvier son "pacte de responsabilité" consistant à alléger le coût du travail en France en échange de promesses d'embauches de la part des entreprises.

En France, le nombre de chômeurs, a augmenté de 10.200 au mois de décembre, pour dépasser les 3,3 millions, alors que le président s'était engagé à inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année.

Après une croissance qui aura sans doute été de 0,2% en 2013, l'économie française devrait croître de 0,9% en 2014, estiment certains experts.

"La France est un pays si important et, s'il y a un grand pays qui reste quelque peu derrière les autres grands pays (...)cela pourrait potentiellement faire des problèmes pour l'ensemble de la zone euro", a déclaré Andris Vilks à Reuters.

La Lettonie a mis en place ces dernières années un programme d'austérité particulièrement sévère, à base de réduction des dépenses publiques, de baisse des salaires et de hausse des impôts. En 2012, ce petit pays a affiché la plus forte croissance des pays de l'UE.

Prié de dire quelle serait sa recommandation pour la France, Andris Vilks a répondu : "L'action, l'action, c'est ce qui leur manque: l'action."

"Nous ne pouvons nous permettre de faire une pause quelconque. Actuellement, nous avons toujours la pression, pas aussi forte qu'il y a deux ou trois ans quand nous avons, c'est vrai, demandé des réformes très radicales."

"Il y a une résistance naturelle face aux réformes. Cela risque d'être encore plus douloureux pour les pays qui n'ont pas encore commencé", a-t-il ajouté. (Martin Santa et John O'Donnell; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)