Paris (AFP) --Le gouvernement va dévoiler mercredi sa nouvelle trajectoire budgétaire, qui devrait intégrer des révisions à la hausse des prévisions de croissance et déficit pour 2018, en dévoilant son "programme de stabilité", texte de programmation économique destiné à Bruxelles.

Le programme de stabilité, dit "PSTAB", sera présenté en Conseil des ministres par le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire et son collègue des Comptes publics, Gérald Darmanin, puis débattu au parlement.

Le document, qui fera l'objet d'un avis du Haut Conseil pour les Finances publiques (HCFP), sera transmis avant le 30 avril à la Commission européenne, qui fera part de ses recommandations courant mai.

Selon une source ministérielle, le gouvernement devrait profiter de ce texte pour revoir à la hausse ses ambitions en termes de croissance et déficit, pour tenir compte de la bonne dynamique actuelle de l'économie tricolore.

Dans sa dernière loi de finances, votée à l'automne, Bercy avait prévu une progression du PIB de 1,7% en 2018, 2019 et 2020, et un déficit public à 2,8% cette année, 2,9% en 2019 et 1,5% en 2020.

Mais entre-temps, des résultats meilleurs qu'attendus sont tombés pour 2017, où la croissance a atteint 2% du PIB (au lieu de 1,7%) et le déficit 2,6% du PIB (au lieu de 2,9%), ce qui va rendre mécaniquement plus aisée l'atteinte des objectifs de Bercy.

Le gouvernement fera tout "pour faire mieux que ce qui est annoncé", a confié fin mars Bruno Le Maire, sans donner de nouveaux chiffres de prévisions.

Plusieurs organismes ont déjà relevé leurs prévisions de croissance pour 2018, à l'image de la Banque de France qui parie désormais sur 1,9%, de la commission européenne (2%) et de l'OCDE, plus optimiste encore avec 2,2% de croissance.

La présentation du programme de stabilité pourrait être également l'occasion pour le gouvernement de corriger ses prévisions concernant le taux de prélèvements obligatoires, qui regroupe l'ensemble des impôts et taxes perçus par l'administration.

L'an dernier, ce taux a fortement augmenté, passant de 44,6% à 45,4% du PIB, en raison de la contribution exceptionnelle mise en place pour compenser le remboursement de la taxe à 3%, mais aussi des fortes rentrées fiscales liées à l'accélération de la croissance.

Cette hausse complique la promesse du gouvernement, qui s'est engagé à réduire ce taux d'un point durant le quinquennat... mais sur la base du chiffre jusqu'alors anticipé pour 2017, soit 44,7%.

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