Dans les rues de Niamey, il y avait des signes sporadiques de soutien à la junte, qui a déclaré qu'elle ne céderait pas aux pressions extérieures pour se retirer à la suite du coup d'État du 26 juillet.

Ce septième coup d'État en Afrique occidentale et centrale en trois ans a ébranlé la région du Sahel occidental, l'une des plus pauvres du monde, qui revêt une importance stratégique pour la Russie, la Chine et l'Occident.

Une centaine de personnes ont dressé un piquet de grève près d'une base aérienne à Niamey et se sont engagées à opposer une résistance non violente pour soutenir la nouvelle administration militaire en cas de besoin.

Les chefs d'état-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont mis d'accord sur une action militaire à mener le 30 juillet, y compris sur la date et le lieu des frappes, si le président détenu, Mohamed Bazoum, n'était pas libéré et rétabli dans ses fonctions d'ici dimanche.

Les difficultés imminentes liées aux sanctions de la CEDEAO ont également été signalées par les coupures d'électricité et la flambée des prix des denrées alimentaires de base, mais de nombreux habitants ne semblent pas découragés.

"Je ne suis pas inquiet car je sais que toute intervention militaire de la CEDEAO au Niger serait une perte pour cette organisation. Ce n'est pas dans l'intérêt de ses dirigeants", a déclaré Hadjo Hadjia, une femme au foyer de 59 ans, dans une rue presque vide de la capitale dimanche matin.

Les célébrations de mariage dans la ville, qui ont lieu habituellement le week-end, se sont poursuivies comme à l'accoutumée, avec plusieurs cortèges de mariés élégamment vêtus, observés samedi.

La CEDEAO n'a pas répondu à une demande de commentaire sur les prochaines étapes, ni sur la date exacte d'expiration du délai de dimanche.

L'engagement du bloc a suscité la crainte d'un nouveau conflit dans une région déjà aux prises avec une insurrection islamiste meurtrière qui a fait des milliers de morts et contraint des millions de personnes à fuir.

Le soutien apporté aux putschistes nigériens par les juntes voisines du Mali et du Burkina Faso pourrait compromettre la réponse régionale. Ces deux pays ont déclaré qu'ils prendraient la défense du Niger.

La France a déclaré samedi qu'elle soutiendrait les efforts visant à renverser le coup d'État, sans préciser si ce soutien impliquerait une assistance militaire pour une intervention de la CEDEAO, tandis que le Premier ministre de Bazoum, Ouhoumoudou Mahamadou, a déclaré que le régime déchu croyait toujours qu'un accord de dernière minute était possible.