ROME, 20 janvier (Reuters) - Le Sénat italien a approuvé mercredi en cinquième et avant-dernière lecture le projet de réforme constitutionnelle présenté par le président du Conseil Matteo Renzi, qui réduit notamment les pouvoirs de la chambre haute du Parlement.

Le texte a été adopté par 180 voix contre 112 et une abstention.

"Vous écrivez une page d'histoire", a déclaré Matteo Renzi aux sénateurs. "Le fait que le Sénat montre qu'il peut se réformer prouve que rien n'est impossible en Italie."

Le projet doit retourner à la Chambre de députés pour une lecture définitive et sera soumis à un référendum, que Renzi espère organiser en octobre et dont l'issue s'annonce incertaine.

La réforme réduit des deux tiers le nombre des sénateurs et met fin au bicamérisme intégral qui confère actuellement à la chambre haute du Parlement les mêmes pouvoirs que ceux de la Chambre des députés, notamment celui de renverser le gouvernement et de bloquer l'adoption de projets de loi.

Selon le projet porté par le gouvernement, la chambre haute ne sera plus directement élue mais composée de maires et de conseillers régionaux.

Pour le chef du gouvernement, la réforme doit rendre l'Italie plus gouvernable mais ses adversaires, y compris au sein de son propre Parti démocrate, jugent qu'elle marquera un recul de la vie démocratique.

Matteo Renzi a déclaré à plusieurs reprises qu'il abandonnerait la politique si le texte est rejeté lors du référendum.

Tous les partis d'opposition ont annoncé qu'ils feraient campagne pour le "non".

La réforme du Sénat est d'autant plus importante qu'elle est liée à une autre grande réforme voulue par Matteo Renzi, celle du mode de scrutin. Comme la réforme électorale, déjà adoptée par le Parlement, n'envisage des élections directes que pour la Chambre des députés, elle ne peut donc être mise en oeuvre sans réforme préalable du Sénat. (Gavin Jones avec Isla Binnie, Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français)