* Une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement attendus

* "C'est un message d'universalité"-Elysée

* Forme de solidarité inédite

par Julien Ponthus

PARIS, 10 janvier (Reuters) - La présence d'au mois 40 chefs d'Etat et de gouvernement à la "marche républicaine" organisée à Paris dimanche pour condamner la tuerie de Charlie Hebdo constitue une démonstration de force diplomatique pour François Hollande, comme le fut en juin le 70ème anniversaire du Débarquement de Normandie.

Du ministre russe des Affaires étrangères au président ukrainien, de la chancelière allemande au président malien en passant par le Premier ministre turc, l'Elysée organise un impressionnant cortège dimanche entre l'Elysée et la mairie du 11eme arrondissement, situé au milieu du parcours entre les places de la République et de la Nation.

Outre le soutien des grandes puissances dans sa lutte contre les réseaux djihadistes, la France aura à coeur d'afficher le soutien de pays musulmans, comme le Niger, représenté par son président Mahamadou Issoufou que François Hollande avait remercié pour son rôle dans la libération des otages français enlevés dans son pays.

"C'est un message d'universalité", se félicite-t-on à l'Elysée où l'on a apprécié les mots de soutien du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ou ceux du président turc Recep Tayyip Erdogan.

DE NOMBREUX CHEFS D'ETAT MUSULMANS

De nombreux chefs d'Etat musulmans, comme le Tchadien Idriss Deby et le Sénégalais Macky Sall ont tenu à défiler à Paris.

Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve réunira une douzaine de ses homologues européens ainsi que le ministre américain de la Justice Eric Holder afin de renforcer la coordination européenne en matière de sécurité.

L'Elysée a paru par moment débordé par l'enthousiasme de certains dirigeants étrangers, qui comme les Premier ministres britannique, espagnol ou italien ont annoncé sur les réseaux sociaux leur présence aux côtés de François Hollande avant même que ce dernier ne confirme sa présence lui-même vendredi soir.

Cette solidarité sous la forme inédite d'une participation à une manifestation intervient alors que le président français a dû annuler un sommet à Strasbourg prévu dimanche soir avec Angela Merkel et le Président du Parlement européen Martin Schulz.

Si l'entourage du président insiste sur le fait que cette réunion au sommet est un moment solennel dédié au recueillement et à la mémoire des victimes, il est bien possible que la diplomatie française puisse en tirer parti.

En juin, sur les plages normandes, François Hollande avait revendiqué un succès diplomatique en faisant en sorte que Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Petro Porochenko se parlent pour la première fois sous son chaperonnage et celui d'Angela Merkel.

Cette réunion quadripartite est depuis restée dans le jargon du Quai d'Orsay comme "le format de Normandie". (édité par Marine Pennetier)