La nécessité de remettre de l'ordre dans leur compte a contraint bon nombre d'Etat européens, surtout ceux du Sud, à prendre de drastiques mesures d'austérité, entamant ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs.

Les immatriculations de voitures neuves ont ainsi diminué de 8,2% dans les 27 pays de l'Union européenne en 2012, tombant à un creux de 17 ans. Et le premier mois de 2013 s'est soldé par une baisse de plus de 8% dans l'ensemble dans la région.

Le marché automobile allemand a poursuivi son déclin en février, avec une baisse des immatriculations de véhicules neufs de plus de 10% en rythme annuel à environ 200.000 unités, a annoncé lundi l'association des importateurs automobiles VDIK.

Et en France, les immatriculations de voitures neuves en France ont chuté de 12,1% en février, pour le quinzième mois d'affilée, signe que la crise du marché reste structurelle en ce début d'année.

Ce début d'année difficile a ainsi conduit les analystes de Morgan Stanley à revoir mardi à la baisse leurs prévisions relatives au marché européen, tablant désormais pour cette année sur une contraction de 6% au lieu d'un repli de 4% attendu précédemment.

Le courtier note que la déprime de la conjoncture du secteur qui a saisi l'Espagne et l'Italie remonte vers le Nord.

Ford, qui prévoit une perte de deux milliards de dollars (1,5 milliard d'euros) pour ses activités européennes cette année, s'attend à ce que ses ventes dans la région se situent au bas de sa fourchette de prévision au premier semestre.

UNE AMÉLIORATION AU SECOND SEMESTRE ?

PSA Peugeot Citroën n'observe pour sa part ni dégradation, ni rebond du marché automobile européen par rapport à ses dernières estimations, ce qui le conduit à maintenir sa prévision de baisse du marché en 2013.

"On a regardé les deux premiers mois, on a refait nos prévisions et on reste dans la fourchette -3/-5%, on est dans cette fourchette-là", a déclaré mardi Frédéric Saint-Geours, directeur des marques du constructeur automobile, à la presse.

Tout en disant ne voir "aucune lueur d'espoir" pour une reprise du marché européen cette année, Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat, a également réaffirmé sa prévision d'un niveau de ventes en 2013 équivalent à celui de 2012.

Renault s'attend pour sa part à une stabilisation du marché français sur la deuxième partie de l'année, voire à une hausse par rapport à un très mauvais second semestre 2012.

"Je pense que le marché au deuxième semestre va commencer à se stabiliser, voire reprendre", a déclaré Jérôme Stoll, directeur commercial du groupe au losange, à Reuters. "Ce qui nous fait dire qu'on reste sur notre prévision de -4/-5% sur la France, alors qu'on commence aujourd'hui à -12%."

Se montrant encore un peu plus optimiste que Renault, Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler, a estimé qu'une amélioration du marché européen était probable, tout en ajoutant qu'il ne se risquerait pas à le parier.

Avec la contribution de Laurence Frost, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison