Pour Volker Treier, son économiste en chef, plusieurs semaines consécutives de gel et de chutes de neige inhabituelles pourraient amputer de 0,4 point de pourcentage la croissance de la période janvier-mars.

Dans un entretien à Reuters Television, il a expliqué que la croissance du produit intérieur brut (PIB) allemand pourrait ainsi ne pas dépasser 0,1% au premier trimestre, loin d'une prévision initiale de 0,5%, si les conditions climatiques actuelles persistent.

"La reprise économique en Allemagne n'a pas été interrompue par l'hiver rigoureux mais la croissance en sera néanmoins affectée", a-t-il dit.

"Nous avons calculé que si ce temps se maintient pendant tout le mois de janvier, il affectera sans aucun doute l'économie et qu'il nous coûtera 0,4 point de pourcentage de croissance. La croissance devrait rester positive au premier trimestre mais elle ne sera pas aussi importante qu'elle aurait dû l'être."

La majeure partie de l'Allemagne est sous la neige depuis le Nouvel An et les températures sont négatives dans de nombreuses régions, avec pour conséquence la fermeture de certains axes routiers, des perturbations dans le trafic ferroviaire et l'annulation de centaines de vols dans les aéroports.

CHANTIERS À L'ARRÊT

Les hivers précédents avaient au contraire été relativement doux.

"Quand il fait aussi froid et qu'il y a autant de neige et de glace, le secteur de la construction ne peut pas travailler et de nombreux chantiers sont mis à l'arrêt", a ajouté Volker Treier.

Il a estimé que quatre semaines ou plus de climat hivernal pourraient se traduire par deux milliards d'euros d'activité économique en moins.

"Cela ne concerne pas seulement le secteur de la construction mais aussi toutes sortes d'activités qui en dépendent", a-t-il poursuivi. "Les électriciens, les plombiers, les charpentiers ne peuvent pas non plus travailler."

"S'il y a moins de logements construits, cela signifie que la demande de meubles et de nouvelles cuisines sera aussi touchée."

Le PIB allemand s'est contracté d'environ 5% en 2009 même si le pays est sorti de la récession au deuxième trimestre et a poursuivi sa reprise au troisième.

Pour 2010, la DIHK a dit prévoir une croissance d'environ 2%.

Volker Treier a ajouté que la hausse des prix des carburants, autre conséquence des conditions climatiques inhabituellement froides, risquait aussi de peser sur la croissance.

Erick Kirschbaum, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot