À Paris, le CAC 40 perd 1,15% à 5.303,06 points vers 11h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,83% et à Londres, le FTSE 100 recule de 1,17%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 1,26%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,07% et le Stoxx 600 de 1,34%. L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50 progresse de plus de 9%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,5% environ pour l'indice Standard & Poor's 500.

Le S&P-500 a perdu 3,86% la semaine dernière, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis janvier 2016. Le Stoxx 600, en baisse pour la sixième séance d'affilée, accuse désormais un repli de près de 5% par rapport à son pic du 23 janvier et affiche une performance négative depuis le début de l'année, tout comme le CAC 40.

L'ampleur de la baisse alimente logiquement le débat sur le risque de mouvement baissier durable sur les actions dans le contexte de resserrement des politiques monétaires aux Etats-Unis et en Europe.

Kepler Cheuvreux table ainsi sur une consolidation une fois effacée la totalité des gains enregistrés depuis le début de l'année, ce qui correspondrait à une baisse de 6% à 7% par rapport aux plus hauts de janvier.

Plus confiant, les responsables de la stratégie de JPMorgan estiment que "le repli doit être perçu comme une nouvelle opportunité de renforcer ses positions", et notamment que "les financières restent la meilleure couverture contre la remontée des rendements".

Sur les marchés obligataires, cette remontée des rendements marque une pause: le dix ans américain, après avoir atteint un nouveau pic de quatre ans à 2,885% en début de journée, est revenu sous 2,85%. Le dix ans allemand se replie parallèlement sous 0,74% après un plus haut à 0,774%.

L'EURO AUTOUR DE 1,2450 DOLLAR

La hausse des rendements s'était amplifiée vendredi en réaction aux chiffres supérieurs aux attentes du salaire horaire aux Etats-Unis. En Europe, les résultats définitifs des enquêtes IHS Markit auprès des directeurs d'achats confirment le dynamisme de la croissance: l'indice PMI composite de la zone euro a atteint 58,8 en janvier, son plus haut niveau depuis plus de dix ans.

Les investisseurs surveilleront à 15h00 GMT l'indice ISM des services aux Etats-Unis et à partir de 16h00 GMT l'intervention de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, au Parlement européen à l'occasion de la publication du rapport annuel de la BCE.

Aux valeurs en Europe, le mouvement de repli touche plus fortement les secteurs les plus exposés à la remontée des taux, comme l'immobilier (-2,01%), les télécoms (-1,70%), et ceux qui ont le plus profité de la hausse des derniers mois, à l'instar des semi-conducteurs.

AMS (-4,43%) et ASML (-1,68%) figurent ainsi parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600 et Unibail-Rodamco (-2,14%) parmi les replis les plus marqués du CAC 40.

Dans l'actualité des résultats, Ryanair cède 1,67% en dépit de la hausse de ses bénéfices, après des commentaires prudents sur l'évolution de ses tarifs et l'impact des tensions avec les syndicats de pilotes.

Sur le marché des changes, le dollar marque une pause face aux autres grandes devises après son rebond de vendredi en réaction aux chiffres de l'emploi et des salaires aux Etats-Unis. L'euro se traite autour de 1,2460 dollar.

Le bitcoin, lui, chute de nouveau, de plus de 7% sur la plate-forme Bitstamp, sur laquelle il revient vers 7.600 dollars, son plus bas niveau depuis deux mois et demi, plus de 60% sous son pic de décembre.

Le marché pétrolier reste orienté à la baisse: le Brent est retombé sous 68 dollars, près de 5% sous son pic du 25 janvier.

(Edité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand