TUNIS, 16 janvier (Reuters) - Le gouvernement tunisien a annoncé jeudi la suspension de la hausse prévue des prix des hydrocarbures, sa seconde marche arrière en deux semaines à la suite de mouvements de protestation qui l'ont également poussé à revenir sur une augmentation d'impôts envisagée dans le cadre du budget 2014.

Trois ans après avoir renversé le régime autocratique du président Zine ben Ali lors d'un mouvement de révolte qui a été le point de départ des soulèvements du "printemps arabe" en Libye, en Egypte, au Yemen et en Syrie, les Tunisiens manifestent contre le coût élevé de la vie et l'absence de perspectives économiques.

Toutefois, les bailleurs de fonds internationaux font pression sur la Tunisie pour qu'elle réduise les subventions publiques dans le but de réduire le déficit budgétaire du pays qui, selon le gouvernement, a atteint 6,8% du PIB l'an dernier.

Tunis avait initialement prévu dans la loi de finances 2014 4,3 milliards de dinars tunisiens (1,9 milliard d'euros) de subventions alimentaires et pour les hydrocarbures, en baisse par rapport aux cinq milliards consacrés à ce poste en 2013.

"Nous avons décidé de suspendre l'augmentation des prix des hydrocarbures prévues dans la loi de finances 2014", a déclaré le ministre tunisien des Finances, Elyes Fahkfakh, à l'agence de presse tunisienne TAP.

Il a précisé que cette augmentation des prix aurait permis de dégager 220 millions de dinars cette année. (Aziz El Yaakoubi, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)