Le dollar est ainsi reparti à la hausse et le pétrole a réduit légèrement ses gains après les déclarations d'un responsable américain assurant que l'opération lancée jeudi soir ne marquait pas le début d'une offensive militaire longue mais visait à empêcher de nouvelles attaques chimiques.

L'annonce du tir de 59 missiles de croisière Tomahawk par des bâtiments américains en Méditerranée contre la base de Chayrat près de Homs attise toutefois les tensions avec la Russie, l'un des deux grands soutiens de Damas avec l'Iran, Moscou dénonçant une "agression contre une nation souveraine".

La nouvelle des frappes et les réactions de la communauté internationale qu'elle a suscitées ont favorisé l'aversion au risque sur les marchés, déjà perceptible ces derniers jours avec la montée des doutes sur les politiques monétaires et la capacité de Donald Trump à tenir ses promesses électorales.

À Paris, le CAC 40 perd 0,11% (5,46 points) à 5.115,98 points à 10h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,45%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,26%, tout comme l'EuroStoxx 50 de la zone euro, et le Stoxx 600 de 0,27%. Londres fait exception, le FTSE gagnant 0,14% grâce à la hausse des cours du pétrole et de l'or.

L'indice Stoxx européen du pétrole et du gaz prend 0,31% et les spécialistes des mines d'or, comme Randgold (+2,96%) ou Fresnillo (+1,88%) figurent parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600.

Sur le marché pétrolier, le Brent se traite en hausse de 0,9% à 55,38 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,1% à 52,27 dollars.

A la baisse, le compartiment des ressources de base abandonne 1,17% avec le repli des cours des métaux; ArcelorMittal cède 1,3%. A Paris, Carrefour perd 2,7%, de loin la plus forte baisse du CAC, après l'abaissement de la recommandation d'UBS, inquiet pour les marges en France.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street sur une note stable, mais la tendance sur les marchés américains pourrait être influencée par les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis attendus à 12h30 GMT.

Pour Constantin Bolz, responsable de la stratégie devises d'UBS Wealth Management à Zurich, l'évolution de l'emploi aux Etats-Unis est toutefois devenue moins importante que celle de l'inflation du point de vue de leur influence sur les taux d'intérêt.

"Le marché du travail américain se porte bien, le fait que les créations d'emploi soient en hausse ou en baisse de 10.000 ou 15.000 n'importe pas vraiment", estime-t-il.

Le dollar, qui avait initialement cédé du terrain face à un panier de devises de référence après les frappes américaines en Syrie, est reparti à la hausse, l'"indice dollar" remontant à 100,80 contre un plus bas à 100,53.

Le yen, lui, bénéficie de son statut de valeur refuge, tout comme l'or, qui prend plus de 1% à 1.264 dollars l'once, au plus haut depuis novembre.

Les emprunts d'Etat sont eux aussi recherchés: le rendement à dix ans allemand a touché son plus bas niveau depuis un mois à 0,234% selon les données Tradeweb, et son équivalent français est revenu sous 0,9% pour la première fois depuis fin février.

(Marc Angrand, avec Jemima Kelly à Londres, édité par Blandine Hénault)