Réunis à Paris à l'initiative du Medef, les chefs des patronats français, américain, anglais, allemand et italien ont fait part de leur soutien "sans réserve" aux plans élaborés dans leurs pays respectifs.

Ils ont également fait part de leur volonté de se concerter plus fréquemment et de devenir une force de proposition dans le concert international.

"Il était utile que les Etats interviennent et ils l'ont formidablement fait", a souligné la patronne des patrons français, Laurence Parisot. Mais, a-t-elle ajouté, "si l'intervention de l'Etat dépasse sa dimension exceptionnelle, cela ralentirait le retour de la croissance."

"Les entreprises sont le moteur qui fait tourner l'économie", a renchéri son homologue américain Donald Shepard.

Les cinq responsables patronaux ont constaté d'une même voix que la crise financière avait un impact sur l'activité économique, tout en affichant un optimisme prudent.

"Il y a de multiples signes tout à fait inquiétants (...) nous sommes tout d'un coup rentrés dans une situation extrêmement difficile, on peut très bien imaginer qu'on puisse en sortir rapidement", a dit la présidente du Medef.

"Il faudra du temps pour restaurer la confiance, mais le remède marche", a assuré de son côté le chef du patronat britannique, Richard Lambert.

LES BANQUES DOIVENT "JOUER LE JEU"

Laurence Parisot a notamment appelé les banques, maintenant qu'elles ont obtenu des garanties publiques, à "jouer complètement le jeu" en libérant le crédit pour les ménages et les entreprises, et les gouvernements à "ne pas nuire aux entreprises" en augmentant leurs charges.

La patronne des patrons français a rappelé qu'elle avait demandé au Premier ministre de retirer le projet de prime transport pour 2009 et a plaidé pour un gel de l'augmentation des cotisations retraites.

Les patrons ont également avancé qu'ils entendaient "tout faire pour aborder différemment l'économie en tenant compte de la situation de nos salariés", selon les mots de la représentante française.

Les cinq représentants réunis vendredi à Paris se retrouveront le 4 décembre lors d'un G8 du patronat pour lequel ils seront rejoints par leurs homologues canadien, japonais et russe, qui étaient absents vendredi à Paris.

Les organisations patronales mettront également en place un groupe de travail qui se penchera sur le fonctionnement des agences de notation, la transparence des marchés et de leurs acteurs, la gouvernance et l'autorégulation des entreprises.

Cette "task force" devrait formuler des propositions, notamment dans le cadre d'une réflexion sur les instances de régulation internationales et du "nouveau Bretton Woods" pour l'organisation financière mondiale dont Nicolas Sarkozy et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'entretiendront samedi avec George Bush à Camp David.

Grégory Blachier, édité par Yves Clarisse