ROME, 13 janvier (Reuters) - L'agence de notation DBRS a annoncé vendredi avoir abaissé la note de crédit de l'Italie, de "A (basse)" à "BBB (haute)", une décision qui pourrait renchérir les coûts de financement du secteur bancaire italien déjà dans une passe difficile.

DBRS, la seule agence qui conservait jusqu'ici une note "A" pour l'Italie, au milieu de la catégorie d'investissement, a précisé que sa décision reflétait l'incertitude concernant la capacité du pays à mener à bien ses réformes, la faiblesse persistante de son système bancaire et sa croissance fragile.

La nouvelle note "BBB" est assortie d'une tendance stable.

Cet abaissement de la note augmentera la décote appliquée aux titres italiens apportés en garantie des opérations de refinancement de la Banque centrale européenne (BCE).

La BCE exige en effet qu'au moins une des quatre grandes agences - DBRS, Standard & Poor's, Moody's et Fitch - place la dette d'un pays en catégorie d'investissement pour que ses banques puissent bénéficier de prêts à des taux quasiment nuls.

Standard & Poor's note la dette de l'Italie "BBB-", Moody's "BBB+" et Fitch "Baa2".

DBRS avait placé sous surveillance la note de l'Italie en août, provoquant la colère du gouvernement.

A la suite du rejet du projet de réforme constitutionnelle lors du référendum du 4 décembre, Matteo Renzi a été remplacé à la présidence du Conseil italien par Paolo Gentiloni.

Après le vote, DBRS avait dit que l'issue du référendum était négative pour la note de crédit du pays mais depuis, Paolo Gentiloni a obtenu l'autorisation d'investir 20 milliards d'euros pour sortir le secteur bancaire de la crise. Environ un tiers de ce montant servira au plan de sauvetage de Monte Dei Paschi di Siena, la quatrième banque italienne.

"Le nouveau gouvernement pourrait avoir moins de marge de manoeuvre pour faire passer de nouvelles mesures", écrit DBRS dans son communiqué. "De plus, malgré les récents projets de soutien aux banques, le montant des prêts non performants reste très élevé, affectant la capacité du secteur bancaire à agir en tant qu'intermédiaire financier pour soutenir l'économie."

La crainte d'un tel abaissement de la note de crédit de l'Italie par l'agence canadienne a fait grimper le rendement de l'obligation italienne à 10 ans vendredi.

Mais selon une source du Trésor italien, cet abaissement de la note de DBRS pourrait certes avoir un impact négatif sur les obligations à court terme, mais il n'aura "pas d'impact significatif sur les coûts du service de la dette" du pays. (Gavin Jones, Juliette Rouillon pour le service français)