(Actualisé avec des précisions, citation)

par Tom Miles

GENEVE, 18 janvier (Reuters) - La Chine pourrait demander des sanctions commerciales à l'encontre de l'Union européenne, déboutée en appel par l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) sur un dossier de droits de douane appliqués à des importations de vis, écrous et boulons de fer et d'acier fabriqués en Chine.

Ce serait une première pour la Chine depuis son adhésion à l'OMC en 2001.

"Ces mesures ont des effets négatifs sur des exportations de la Chine représentant autour du milliard de dollars et sur plus de 100.000 emplois de milliers de producteurs de systèmes de fixation de Chine", déclare dans un communiqué le ministère du Commerce chinois.

"Cela a provoqué des pertes économiques énormes pour l'industrie chinoise, qui a exprimé fermement son mécontentement et son opposition à ces mesures".

L'UE doit à présent se conformer à cette décision et supprimer ses droits illicites faute de quoi la Chine en tirera les conséquences, lit-on encore dans le communiqué.

Les exportations chinoises vers l'UE de ce type de produits avaient culminé à plus d'un milliard de dollars en 2008. Elles étaient redescendues à 200 millions de dollars environ un an plus tard après imposition de droits surtaxés, selon une analyse de Reuters faite à partir de données de l'International Trade Centre, un organisme conjoint des Nations unies et de l'OMC.

Les règles de l'OMC autorisent les pays membres à sanctionner le "dumping", soit la vente à un prix artificiellement bas et destinée à saper sciemment la concurrence, mais cela doit se faire suivant des règles strictes et Pékin estimait que Bruxelles ne les avait pas suivies, ce qu'avait admis l'OMC lors d'un arbitrage.

L'UE avait fait appel et avait perdu, tout en déclarant que les droits avaient été réduit. Toutefois, la Chine n'était pas satisfaite et avait eu gain de cause une deuxième fois.

Le dernier recours déposé par l'UE semble s'être retourné contre elle, les juges de l'OMC ayant invalidé certains points qui lui étaient jusqu'alors favorables et ayant rendu une décision encore plus sévère.

Un responsable de l'UE s'est refusé à tout commentaire. (Bertrand Boucey et Wilfrid Exbrayat pour le service français)