Le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,43% (+23,51 points) à 5.491,40 points à Paris et le FTSE a pris 0,48% à Londres. La Bourse de Francfort est restée fermée pour la fête nationale allemande.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a gagné 0,61%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,49% et le Stoxx 600 0,50%.

La Bourse de Milan a surperformé avec un gain de 0,84% après l'annonce par le ministre italien de l'Economie Giovanni Tria d'une réduction progressive du déficit budgétaire après 2019.

Le gouvernement prévoit désormais de réduire son déficit à 2,2% du produit intérieur brut en 2020 et 2% en 2021, après 2,4% en 2019, a dit une source proche de la Ligue, l'un des partis de la coalition au pouvoir, confirmant des informations de presse.

La coalition formée par la Ligue d'extrême droite et le Mouvement 5 Etoiles avait fixé jeudi dernier un déficit budgétaire à 2,4% du PIB au cours des trois prochaines années, soit le triple de l'objectif fixé par l'équipe précédente, ce qui avait suscité une vive réaction des marchés financiers et de la Commission européenne.

Ces nouvelles ont favorisé une détente sur les taux italiens mais l'euro n'en a que momentanément profité, le dollar repartant à la hausse après la publication d'indicateurs économiques meilleurs que prévu outre-Atlantique.

VALEURS

Les banques italiennes, fortement exposées sur les taux souverains italiens, se sont reprises après cinq séances de baisse mais ont réduit leurs gains par rapport au début de journée. Leur indice sectoriel a fini en hausse de 0,63% après un rebond de 3% en début de séance.

La meilleure performance sectorielle en Europe a été pour les télécoms et les médias, en hausse de 1,17% dans les deux cas.

En tête du CAC à Paris, Michelin s'est adjugé 2,45% à la suite d'un relèvement de conseil de Morgan Stanley, qui juge que les fondamentaux du fabricant de pneus sont solides.

Plus forte hausse du Stoxx 600, la société de conseil Altran a bondi de 9,13%, dopée par un relèvement du conseil de Kepler Cheuvreux de "conserver" à "achat".

La plus forte baisse du Stoxx 600 est pour Norsk Hydro à Oslo, en recul de 11,85% après l'annonce de l'arrêt de sa production d'alumine au Brésil..

Le distributeur britannique Tesco a pour sa part été sanctionné d'un recul de 8,59% après la publication de résultats semestriels inférieurs aux attentes.

A Paris, Worldline (-5,44%) a accusé la plus forte baisse du SBF 120 en réaction à une note de Bank of America-Merrill Lynch qui a confirmé sa recommandation à "sous-performance".

A WALL STREET

Le Dow Jones a inscrit un record dès le début de la séance et le S&P-500 comme le Nasdaq sont également bien orientés, dans un marché rassuré par les derniers développements en Europe et stimulé par des indicateurs économiques meilleurs que prévu.

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,42% à 26.888,31 points, après un sommet à 26.951. Le S&P-500 et le Nasdaq gagnent autour de 0,4% également, eux aussi sous leurs plus hauts du début de séance.

Sept des 11 grands indices sectoriels S&P-500 sont dans le vert, avec en tête les financières favorisées par la hausse des taux longs.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, la version définitive des indices PMI calculés par IHS Markit a confirmé une décélération de la croissance du secteur privé en septembre dans la zone euro, la croissance manufacturière, au plus bas depuis deux ans, n'ayant été que partiellement compensée par une accélération dans les services. L'indice composite des directeurs d'achat a fléchi à 54,1, au plus bas depuis quatre mois, contre 54,5 en août.

Aux Etats-Unis au contraire, la croissance a encore accéléré dans les services avec un indice ISM à 61,6 contre 58,5 en août.

Les créations d'emplois dans le secteur privé ont atteint 230.000 le mois dernier, au plus haut depuis février et bien supérieures aux attentes, selon l'enquête ADP publiée deux jours avant la statistique officielle de l'emploi.

CHANGES

Les statistiques américaines vigoureuses ont permis au dollar de repartir de l'avant après un léger repli face à l'euro le matin. "Le dollar profite de la bonne santé relative de l'économie américaine alors que les données en provenance de la zone euro, du Japon et d'autres grandes économies témoignent d'un ralentissement tangible", dit Bipan Rai, responsable de la stratégie changes chez CIBC Capital Markets à Toronto.

L'euro reculait à 1,1520 dollar (-0,2%) dans l'après-midi, non loin de l'important support technique de 1,1510-1,1508 qu'il avait testé mardi. Un passage sous ce niveau pourrait ouvrir la voie à un recul jusqu'à 1,13, soit le plus bas d'un an touché en août.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de six devises, avançait de 0,2% au moment de la clôture européenne.

TAUX

Après quatre séances de forte hausse, le rendements des obligations d'Etat italiennes à deux est retombé de 23 points de base, sa plus forte baisse depuis le 11 juin.

Le rendement des emprunts à 10 ans, qui avaient culminé mardi à 3,46%, un plus haut de quatre ans et demi, s'est détendu de 11 points de base et l'écart de rendement avec le Bund allemand est revenu à 285 points de base contre un pic de 305 la veille.

Du côté des Treasuries, le rendement du 10 ans a atteint un plus haut depuis juillet 2011 de 3,129%, soutenu par les indicateurs du jour aux Etats-Unis qui confortent le scénario d'une poursuite des hausses de taux de la Réserve fédérale.

PÉTROLE

Le Brent évolue en hausse au moment de la clôture européenne, revenant près d'un nouveau plus haut de quatre ans inscrit le matin à 85,70 dollars, la perspective de l'entrée en vigueur des sanctions américaines contre l'Iran, le 4 novembre, prenant le pas sur l'annonce d'une forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.

Les cours avaient momentanément baissé pendant la séance en réaction à des informations de Reuters faisant état d'un accord séparé entre l'Arabie saoudite et la Russie le mois dernier, avant une réunion de l'Opep, pour augmenter leur production conformément à la demande insistante de l'administration Trump.

MÉTAUX

Le cours de l'aluminium a bondi de 5% mercredi pour atteindre un pic de plus trois mois après l'annonce par Norsk Hydro de l'arrêt de la plus grande raffinerie d'alumine au monde, le site d'Alunorte au Brésil.

La décision de Norsk Hydro a également entraîné la fermeture de la mine de bauxite de Paragominas, qui alimente le site d'Alunorte, et pourrait avoir des conséquences sur la production d'aluminium de l'usine voisine d'Albras ainsi que sur d'autres sites de traitement de métaux, a prévenu le groupe norvégien.

(Édité par Blandine Hénault)

par Veronique Tison