Les modalités d'un allègement du fardeau de la dette grecque font déjà l'objet de discussions techniques à un niveau subalterne. Les ministres de la zone euro ne veulent s'engager sur ce point que si la Grèce remplit un certain nombre de conditions, notamment l'adoption de réformes optionnelles susceptibles d'être mises en oeuvre si les objectifs budgétaires fixés à Athènes ne sont pas atteints.

L'adoption de ces réformes est aussi nécessaire au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide dans le cadre du troisième plan de sauvetage signé l'été dernier par la Grèce avec ses créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne, FMI).

"Etant donné que la Grèce s'active déjà pour inscrire dans la loi les mesures antérieures (...) je pense que nous pouvons être assez optimistes sur le fait que ces conditions préalable seront remplies", a dit ce responsable européen impliqué dans la préparation de la réunion de l'Eurogroupe le 24 mai.

Prié de dire si un éventuel compromis à l'issue de cette réunion porterait à la fois sur les réformes optionnelles et sur un accord politique sur la dette qui satisferait à la fois la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI), ce responsable a répondu: "Oui, c'est exactement ce vers quoi nous oeuvrons. C'est difficile, mais pas hors d'atteinte."

Le FMI juge nécessaire un important allègement de la dette grecque, ce à quoi certains pays européens sont réticents.

La Grèce espère pour sa part que la réunion de l'Eurogroupe se concentrera sur des dispositions de court et moyen termes en ce qui concerne un éventuel allègement du poids de sa dette publique, qui devrait atteindre cette année 182,8% du produit intérieur brut (PIB), selon les projections de la Commission européenne.

"Nous nous attendons à ce que l'Eurogroupe discute de décisions de court terme et de moyen terme sur l'allègement de la dette", a dit Olga Gerovasili, la porte-parole du gouvernement grec, à la presse. "(Parvenir à) une solution de long terme est une discussion plus large."

Interrogée au sujet de la position du FMI, elle a répondu que l'opinion du FMI allait "toujours dans la bonne direction".

(Jan Strupczewski à Bruxelles et Renee Maltezou et Michele Kambas à Athènes; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette Rouillon)