DONALD TRUMP JUSTIFIE LE RETRAIT AMÉRICAIN DE SYRIE

WASHINGTON - Donald Trump a justifié jeudi sa décision, annoncée la veille, de retirer les forces américaines de Syrie, une initiative jugée prématurée par la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne et qui inquiète les alliés kurdes de Washington.

Ce retrait s'accompagnera de la fin des opérations aériennes des Etats-Unis contre l'Etat islamique (EI) en Syrie, ont précisé des responsables américains.

Le président américain a proclamé la défaite de l'EI, rappelant qu'il s'agissait du seul objectif poursuivi par les forces américaines sur place. Il a annoncé le début immédiat du rapatriement des quelque 2.000 soldats américains stationnés dans le nord de la Syrie.

"Est-ce que les Etats-Unis veulent être les gendarmes du Moyen-Orient, n'obtenant RIEN en contrepartie mais perdant des vies précieuses et des milliards de dollars en protégeant des gens qui, dans presque tous les cas, n'apprécient pas à sa juste valeur tout ce que nous faisons?", a feint de s'interroger Donald Trump sur Twitter.

Pour les Forces démocratiques syriennes (FDS), les alliés kurdes des Etats-Unis dans le nord de la Syrie, le retrait américain va permettre aux djihadistes de se regrouper alors qu'il serait au contraire nécessaire d'intensifier les opérations pour porter l'estocade à Daech dans cette phase "décisive" du combat.

Les miliciens kurdes, considérés comme des terroristes par Ankara, craignent en outre de se retrouver pris dans un étau entre l'armée turque et les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés.

LA FRANCE VEUT POURSUIVRE LE COMBAT CONTRE DAECH

PARIS - La France a annoncé jeudi la poursuite de ses opérations militaires contre l'EI en Syrie après la décision de Donald Trump d'en retirer les forces américaines, estimant à l'inverse du chef de la Maison Blanche que le groupe djihadiste n'est pas définitivement vaincu.

A Paris, on concède que cette "décision inexplicable" a pris de court les alliés des Etats-Unis, bien que l'intention de Donald Trump fût connue de longue date. En procédant ainsi, contre l'avis de son administration, il "coupe les virages au risque de l'accident grave", juge-t-on à l'Elysée.

"Daech n'est pas rayé de la carte, (...) il faut vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste", a estimé de son côté la ministre des Armées, Florence Parly.

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GILETS JAUNES-ADOPTION DÉFINITIVE DU BUDGET 2019

PARIS - Le Parlement français a définitivement adopté le projet de loi de finances (PLF) 2019, un texte revu en toute fin de marathon budgétaire automnal pour intégrer une partie des concessions consenties par le gouvernement pour tenter d'enrayer la crise des "Gilets jaunes".

Ce texte, qui a reçu le soutien des députés de la majorité présidentielle (La République en marche et Modem), a été adopté par 182 voix contre 52.

Certaines des mesures annoncées la semaine dernière par Emmanuel Macron (heures supplémentaires, baisse de CSG et primes exemptes de prélèvements obligatoires) figurent dans le projet de loi "mesures d'urgence économique et sociale" qui doit être adopté d'ici la fin de la semaine.

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CASTANER APPELLE À L'ARRÊT DES MANIFESTATIONS

PARIS/BORDEAUX - Le bilan des décès en marge du mouvement des "Gilets jaunes" est passé à neuf personnes jeudi, a annoncé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, appelant à l'arrêt des blocages.

"Il y a eu un neuvième mort, ce matin à Agen (Lot-et-Garonne), sur un rond-point, un Gilet jaune qui manifestait en dehors de tout protocole de sécurité", a déclaré Christophe Castaner à la presse.

L'homme âgé de 61 ans, un des leaders des "Gilets jaunes" de Villeneuve-sur-Lot participait à un barrage filtrant sur un rond-point. Il est mort après avoir été percuté par un poids lourd, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

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CASTANER LANCE LE CHANTIER DU TEMPS DE TRAVAIL DES POLICIERS

PARIS - Le ministre de l'Intérieur a présenté jeudi les mesures décidées la veille en faveur des policiers comme une reconnaissance de l'Etat et un "engagement à travailler ensemble sur la révision globale de l'organisation horaire dans la police nationale".

Christophe Castaner a précisé pendant une cérémonie à la préfecture de police de Paris que la négociation sur cette réorganisation s'ouvrirait en janvier et durerait six mois.

Cette initiative figure dans le protocole d'accord signé mercredi soir entre le gouvernement et trois syndicats de policiers, qui prévoit également une revalorisation des salaires des agents.

Si cet accord a été salué par les signataires - Unité SGP Police-Fo, Alliance, et Unsa Police -, il n'a pas apaisé d'autres syndicats et l'association Mobilisation des policiers en colère (MPC), qui a appelé à manifester jeudi soir à Paris.

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LE TRAFIC AÉRIEN DEMEURE SUSPENDU À LONDRES-GATWICK

LONDRES - Des militaires britanniques ont été appelés jeudi en renfort après le survol par des drones de l'aéroport international de Gatwick, près de Londres, où le trafic aérien suspendu depuis mercredi soir le restera jusqu'à nouvel ordre, ont annoncé les autorités.

Le ministère de la Défense a déclaré que du matériel spécialisé avait été déployé aux abords du deuxième aéroport du pays après celui de Heathrow, à 50 km au sud de Londres.

Pour les autorités, il s'agit d'une action délibérée en vue de perturber le trafic aérien, mais "rien n'indique qu'il y ait un lien avec le terrorisme". Des dizaines de vols ont été déroutés vers d'autres aéroports européens.

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BREXIT-REPRISE DES DÉBATS AUX COMMUNES LE 9 JANVIER

LONDRES - La Chambre des communes reprendra le 9 janvier ses débats sur l'accord de Brexit négocié par Theresa May, a annoncé jeudi la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom.

Ces débats devaient se tenir en décembre mais ils ont été interrompus lorsque la Première ministre a décidé de ne pas faire voter le Parlement, redoutant d'essuyer un échec. Le vote devrait intervenir la semaine du 14 janvier.

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L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE REPOUSSÉE D'UNE SEMAINE EN RDC

KINSHASA - Le scrutin présidentiel prévu dimanche en République démocratique du Congo a été repoussé d'une semaine, a annoncé jeudi la commission électorale (CENI).

Cette élection, qui devait initialement se tenir en 2016, vise à désigner le successeur de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, atteint par la limitation du nombre de mandats.

La CENI a justifié sa décision par l'incendie qui a détruit la semaine dernière des milliers de machines à voter et d'urnes à Kinshasa, l'épidémie de fièvre Ebola dans l'est et des violences ethniques qui ont éclaté cette semaine.

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L'ARABIE VEUT SURVEILLER DAVANTAGE SES SERVICES DE SÉCURITÉ

RYAD - Les autorités saoudiennes ont annoncé jeudi la création de trois nouveaux organes gouvernementaux pour améliorer le fonctionnement des services de renseignement, après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Ces trois nouveaux services seront chargés de veiller au respect de la politique de sécurité nationale, du droit international et des traités relatifs aux droits de l'homme, précise l'agence de presse officielle SPA.

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CARLOS GHOSN POURRAIT ÊTRE LIBÉRÉ DÈS VENDREDI

TOKYO - Le tribunal de district de Tokyo a refusé jeudi de prolonger la détention de Carlos Ghosn, un coup de théâtre qui signifie que le PDG de l'alliance Renault-Nissan pourrait être libéré sous caution rapidement après avoir passé un mois en prison pour des malversations financières présumées.

Le tribunal a ensuite rejeté un appel du parquet contre cette décision, qui concerne aussi Greg Kelly, ex-conseiller de Carlos Ghosn chez Nissan et arrêté en même temps que lui le 19 novembre pour complicité présumée.

Selon la chaîne de télévision publique NHK, Carlos Ghosn et Greg Kelly pourraient être libérés dès vendredi.

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LA CNIL INFLIGE UNE AMENDE DE 400.000 EUROS À UBER

PARIS - La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a annoncé jeudi avoir infligé une amende de 400.000 euros à Uber à la suite du vol des données de 1,4 million d'utilisateurs en France.

La Cnil juge que le spécialiste américain des véhicules de transport au chauffeur (VTC) a "manqué à son obligation de sécurité des données personnelles".

Uber a lui-même révélé en 2017 que les données de 57 millions de ses utilisateurs avaient été dérobées un an auparavant.