MOGADISCIO, 17 janvier (Reuters) - Les soldats de la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) ont tué au moins sept civils, dont cinq enfants qui étaient en train d'étudier le Coran, ont annncé des habitants jeudi.

L'Amisom a pour sa part annoncé qu'elle enquêtait sur un incident lors duquel des civils pourraient avoir été atteints par des balles perdues alors que ses soldats étaient occupés à repousser une attaque des rebelles Chabaab dans la ville de Leggo, à 120 km à l'ouest de Mogadiscio.

"Les premiers rapports indiquent que des civils, dont des enfants, ont été tués et que d'autres sont hospitalisés avec des blessures par balle", lit-on dans la version française d'un communiqué de l'Amisom qui dit être en train d'établir les faits.

Des habitants de Leggo racontent que des soldats ont ouvert le feu sur un ensemble d'habitations de fortune mardi à l'aube et qu'il n'y a pas eu à ce moment-là d'échange de tirs entre les soldats et les rebelles.

"Les forces de l'UA ont fait feu sans discernement sur nos maisons", a déclaré jeudi Yousouf Omar, qui a emmené ses deux neveux blessés à la capitale, Mogadiscio, à 130 km de Leggo.

Il affirme que huit personnes ont été tuées. Un député de la région parle de sept morts. Tous les deux évoquent la mort de cinq enfants.

Selon Sabdow Nour, un ancien de Leggo, il est possible que les soldats de la paix aient confondu les pauvres demeures avec un campement de rebelles.

"Les forces de l'UA (...) sont arrivés vers les habitations (...) et ont ouvert le feu", raconte-t-il. "Il était environ 06h00 du matin. Les enfants étaient en train d'étudier le Coran. Ils ont aussi tué des chameaux et des chèvres."

L'Amison compte 17.600 hommes. Elle a été envoyée en Somalie par l'Union africaine pour aider le gouvernement à chasser les rebelles islamistes qui veulent imposer la "charia" dans le pays. (Abdi Sheikh; Danielle Rouquié pour le service français)