par Fredrik Dahl

VIENNE, 12 janvier (Reuters) - L'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envisage d'accroître sa présence en Iran pour faire face au surcroît de travail qu'implique l'accord conclu par Téhéran avec les grandes puissances sur l'encadrement de son programme nucléaire, a-t-on appris de sources diplomatiques.

L'AIEA, une agence des Nations unies, devrait avoir besoin d'inspecteurs supplémentaires sur place et elle pourrait installer des bureaux en Iran à titre temporaire, ont précisé ces sources.

Des inspecteurs de l'AIEA se rendent déjà fréquemment en Iran pour vérifier que le programme nucléaire n'est pas détourné à des fins militaires mais ils ne disposent pour l'instant d'aucune installation opérationnelle sur place.

On ignore si l'agence onusienne a déjà entamé des discussions avec Téhéran, qui devrait donner son feu vert avant une telle augmentation de sa présence sur le sol iranien.

La République islamique a, dans le passé, accusé à plusieurs reprises l'AIEA de jouer le rôle d'un service de renseignement pro-occidental et de communiquer des informations à ses adversaires désireux de saboter son programme nucléaire. Mais les relations entre les deux parties se sont améliorées depuis l'élection en juin d'Hassan Rohani à la présidence.

"Je ne crois pas que ça poserait un problème", a déclaré un diplomate occidental en poste à Vienne à propos d'une éventuelle présence accrue de l'AIEA en Iran. "Ce serait un corollaire naturel de l'accès quotidien. Si le personnel doit être là tous les jours, il faut qu'il puisse avoir des bureaux."

L'accord intérimaire conclu le 24 novembre dernier entre l'Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, France, Allemagne, Chine, Russie et Grande-Bretagne) prévoit que les inspecteurs de l'AIEA vérifie le respect des conditions posées à la poursuite du programme nucléaire de Téhéran.

A ce jour, une ou deux équipes de deux inspecteurs de l'AIEA se trouvent en permanence en Iran mais ce nombre devrait augmenter. "Il faudrait qu'il y ait au moins une autre équipe sur place", a dit un autre diplomate en poste à Vienne.

L'AIEA a refusé de commenter ces informations. La mission iranienne auprès de l'AIEA n'était pas disponible dans l'immédiat.

Le conseil des gouverneurs de l'agence devrait tenir à la fin du mois une réunion extraordinaire pour débattre des implications de l'accord de novembre. (Marc Angrand pour le service français)