D'après le Wall Street Journal, la volonté de Broadcom de racheter Qualcomm fait craindre à Intel la naissance d'un concurrent de taille quasiment équivalente à la sienne, ce qui l'a amené à envisager diverses pistes en termes d'acquisition, y compris celle menant à Broadcom.

Intel a répondu qu'il ne commentait pas les "rumeurs ou spéculations" en matière de fusions-acquisitions.

"Nous avons effectué d'importantes acquisitions au cours des 30 derniers mois - notamment Mobileye et Altera - et notre attention est tournée vers l'intégration de ces acquisitions et d'en faire des succès pour nos clients et nos actionnaires", écrit Intel dans un communiqué adressé à Reuters.

Le groupe américain a acheté Mobileye, spécialiste de la technologie pour véhicules autonomes, l'an dernier et Altera, fabricant de puces programmables, fin 2015.

Broadcom n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de Reuters.

Le titre Broadcom a grimpé de 3,6% à 262,93 dollars après la clôture vendredi à Wall Street tandis que les actions Qualcomm et Intel ont toutes deux reculé de moins de 1%.

Broadcom, basé à Singapour, souhaite acheter l'américain Qualcomm, spécialisé dans les puces pour smartphones, pour 117 milliards de dollars (95 milliards d'euros) mais il se heurte pour l'instant au refus de sa cible et aux inquiétudes des autorités américaines concernant la sécurité nationale des Etats-Unis, notamment pour le déploiement de la technologie mobile 5G.

Intel, dont la capitalisation boursière dépasse les 240 milliards de dollars, est surtout réputé pour ses puces permettant de faire fonctionner les ordinateurs grand public et les centres de données, même s'il a percé dans le secteur des smartphones en décrochant par exemple un contrat avec Apple.

D'après le Wall Street Journal, Intel songe à une offre sur Broadcom depuis la fin de l'année dernière et étudie le dossier avec des conseillers. Une source du quotidien a cependant déclaré qu'une offre était improbable étant donné la complexité de l'opération.

Linley Gwennap, spécialiste des questions de concurrence, juge néanmoins qu'Intel pourrait convaincre les autorités antitrust de le laisser mettre la main sur Broadcom, malgré la taille d'une telle fusion, au regard des différences entre les catégories de puces fabriquées par chacun des deux groupes.

Dan Hutcheson, patron du cabinet de recherches et de conseil sur les semi-conducteurs VSLI Research, abonde dans ce sens: "Il y a des produits qui se recoupent mais c'est vraiment sans conséquence."

(Arunima Banerjee à Bangalore, Stephen Nellis et Peter Henderson à San Francisco, Diane Bartz à Washington; Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Intel Corporation, Qualcomm, Broadcom Limited