À Paris, le CAC 40 a clôturé sur un gain de 0,22% (12,01 points) à 5.420,61 points après avoir oscillé entre hausse et baisse pendant la majeure partie de la séance.

A Londres, le FTSE 100 a progressé de 0,11% tandis qu'à Francfort, le Dax finissait pratiquement inchangé (+0,01%). L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,25%, le FTSEurofirst 300 0,04% et le Stoxx 600 0,03%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait sans tendance claire: le Dow Jones était stable et le Nasdaq Composite gagnait 0,41%. Le Standard & Poor's 500 (+0,12%) n'est quant à lui pas parvenu à dépasser le record inscrit mardi à 2,873,23 points.

Ce mercredi marque le 3.453e jour de la phase de marché haussier ("bull market") du S&P 500, une durée sans précédent.

La prudence des investisseurs américains s'explique entre autres par la condamnation pour fraude fiscale et bancaire de Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump, et la décision de son ex-avocat Michael Cohen de plaider coupable pour plusieurs délits, notamment le versement de milliers de dollars à deux femmes disant avoir eu une liaison avec le milliardaire, deux nouvelles qui risquent de nuire au président à deux mois et demi des élections de mi-mandat.

L'EURO POURSUIT SA REMONTÉE

Le locataire de la Maison blanche a eu jusqu'à présent une réaction publique mesurée à cette double mauvaise nouvelle mais il a pris la défense de Michael Cohen, estimant qu'il n'avait pas commis de délit.

Pour les marchés, les retombées de ces deux dossiers sur le président américain pourraient être limitées, le scénario d'une destitution restant très hypothétique.

"Le président Trump est pris dans une tempête politique et on parle d''impeachment' mais la probabilité que celui-ci se produise est faible", estime ainsi David Madden, de CMC Markets.

Dans l'immédiat, les investisseurs attendent le compte rendu de la dernière réunion de la Fed (à 18h00 GMT) dans l'espoir d'y trouver de nouvelles indications sur l'évolution de sa politique monétaire.

Ils suivront par ailleurs le déroulement des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine qui débutent ce mercredi à Washington, à la veille de l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane américains sur des produits chinois, appelée à déclencher des représailles de Pékin.

Sur le marché des changes, l'"indice dollar", qui suit l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, recule de 0,13%. L'euro remonte ainsi vers 1,16 dollar et porte à plus de 2,5% son rebond par rapport au point bas touché mercredi dernier sous 1,13 dollar.

Le rendement des emprunts d'Etat allemands à dix ans est remonté à plus de 0,35% pour la première fois depuis près de deux semaines. Il profite entre autres des derniers chiffres montrant une accélération de l'inflation en zone euro, mais aussi de la baisse des rendements américains liée aux dossiers Cohen et Manafort.

DURE JOURNÉE POUR LES VALEURS AUTOMOBILES

Le rendement des Treasuries à dix ans est brièvement tombé sous 2,81%, au plus bas depuis début juillet.

Côté actions, le fait marquant du jour est la forte baisse du secteur automobile après l'avertissement sur résultats lancé par l'équipementier et fabricant de pneus allemand Continental.

Continental a chuté de 13,19% à Francfort, sa pire performance depuis début 2009, et son compatriote Schaeffler a cédé 5,73%; à Paris, Valeo (-4,85%), Michelin (-3,95%) et Peugeot (-2,14%) affichent les trois plus mauvaises performances du jour au sein du CAC 40.

Faurecia, dont PSA est le premier actionnaire, a perdu 4,16% et Plastic Omnium 3,66%.

Au total, l'indice Stoxx de l'automobile a reculé de 2,75%, de loin la plus forte baisse sectorielle en Europe, ce qui porte à plus de 13% son repli depuis le début de l'année.

A la hausse, le compartiment du pétrole et du gaz a pris 0,85% à la faveur du rebond des cours du brut (+2,41% pour le Brent à plus de 74 dollars), en réaction à la baisse des stocks aux Etats-Unis.

En tête du Stoxx 600, Altice Europe a gagné 7,23% après des articles de presse évoquant d'une part des progrès dans les discussions avec Canal+ sur le sport, d'autre part un possible désengagement du groupe d'Altice Studios, qui pourrait fusionner avec OCS, filiale d'Orange.

(Édité par Bertrand Boucey)

par Marc Angrand