(Actualisé avec précisions)

WASHINGTON, 27 janvier (Reuters) - Des dizaines de milliers d'opposants au droit à l'avortement se sont rassemblés vendredi à Washington à l'occasion d'une marche annuelle qui a pris cette année un relief particulier.

Donald Trump a en effet promis d'introduire des restrictions à la pratique de l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Son vice-président, Mike Pence, qui, en tant que gouverneur de l'Indiana, a signé une des législations les plus strictes aux Etats-Unis en matière de droit à l'avortement, était présent et s'est adressé à la foule.

"La vie est à nouveau en train de gagner en Amérique", a-t-il déclaré. Il était accompagné de sa femme et de leur fille. "C'est le plus beau jour que j'aie jamais vu, par bien des côtés, pour la Marche pour la vie", a-t-il ajouté.

La "Marche pour la vie", cette année dans sa 44e édition, est traditionnellement organisée aux alentours de la date anniversaire de l'arrêt Roe contre Wade de la Cour suprême, qui a légalisé l'avortement dans le pays en 1973. La marche s'est déroulée au même endroit où a eu lieu samedi dernier la grande marche des femmes au lendemain de l'investiture de Donald Trump.

Donald Trump a remis en vigueur cette semaine par décret l'interdiction de fournir une aide gouvernementale à toute ONG à l'étranger effectuant des IVG ou qui en "préconise" l'usage.

Il a également promis de nommer à la Cour suprême un juge anti-IVG pour pourvoir le siège laissé vacant par le décès du juge Antonin Scalia l'an dernier.

Il a aussi dit vouloir supprimer les financements des centres de planning familial que les républicains n'apprécient pas parce qu'ils pratiquent l'avortement, entre autres services.

Les organisateurs ne disposaient pas d'estimation du nombre de participants mais la marche vers la Cour suprême apparaissait assez dense tandis que les manifestants criaient : "Nous aimons les bébés, oui, vraiment, nous aimons les bébés, et vous ?"

Le nombre d'avortements aux Etats-Unis est au plus bas. Il est tombé en 2013 sous la barre du million pour la première fois depuis 1975, selon des chiffres compilés par l'Institut Guttmacher, organisme spécialisé dans les questions de santé.

Ce recul, explique-t-il, résulte à la fois d'un meilleur usage de la contraception et de l'introduction de législations anti-avortement particulièrement restrictives.

Selon un sondage de l'institut Pew publié l'an dernier, 57% des Américains considèrent que l'avortement devrait être légal, dans presque tous les cas. (Ian Simpson et Will Dunham; Gilles Trequesser et Danielle Rouquié pour le service français)