LONDRES, 1er octobre (Reuters) - L'armée britannique sera mise à contribution à partir de lundi pour approvisionner en essence les stations-service du Royaume-Uni, dont bon nombre étaient toujours à sec vendredi.

Le gouvernement a annoncé que près de 200 militaires, dont 100 conducteurs, seraient mobilisés pour livrer les points de distribution en carburant, après avoir achevé leur formation au cours du week-end.

Au cours d'une semaine chaotique, marquée par de longues files d'attente devant les stations, les ministres du cabinet de Boris Johnson se sont succédé au micro des radios et sur les plateaux de télévision pour assurer que la crise était résolue.

Mais selon les distributeurs, plus de 2.000 stations-service étaient toujours privées de carburant vendredi.

Reuters a pu constater, pour les seules régions de Londres et du sud de l'Angleterre, que des dizaines de pompes étaient toujours hors service.

La situation s'explique par une pénurie de chauffeurs routiers que le gouvernement impute à la pandémie de COVID-19, refusant d'y voir une des conséquences du Brexit, qui a fermé les portes du pays à de nombreux travailleurs européens.

Londres a annoncé dimanche dernier la délivrance de visas temporaires pour 5.000 camionneurs étrangers et 5.500 employés des abattoirs de volailles mais certains conducteurs ont jugé trop courte la durée de résidence accordée.

Vendredi, le gouvernement de Boris Johnson a précisé qu'il accorderait aux chauffeurs de camions-citerne 300 visas immédiatement, valables jusqu'à fin mars 2022. Les 4.700 autres seront valables de la fin octobre à la fin février.

"L'instauration de ces visas temporaires, limités dans le temps, ne nous détourne pas de notre engagement à augmenter les compétences et les salaires de notre main d'oeuvre domestique, mais elle est le résultat d'un enchaînement de circonstances extraordinaire qui affecte la stabilité de la chaîne d'approvisionnement du Royaume-Uni", a déclaré Downing Street. (Reportage James Davey; version française Jean-Stéphane Brosse)