PARIS, 21 janvier (Reuters) - Un homme de 30 ans a été mis en examen lundi pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste dans le cadre de l'enquête sur les trois militantes kurdes tuées à Paris début janvier, a annoncé le procureur de Paris François Molins.

Omer Guney, qui n'a pas de casier judiciaire et se dit membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) depuis deux ans, conteste les faits qui lui sont reprochés, a dit le procureur, qui n'a pas souhaité préciser si le suspect était ou non d'origine kurde.

Chauffeur et accompagnateur de l'une des victimes, Sakine Cansiz, il a également été inculpé pour association de malfaiteurs afin de préparer ces crimes.

"La présence d'Omer Guney dans l'appartement, dans le créneau horaire dans lequel intervient le triple assassinat, sans explication de sa part, constituent des indices graves et concordants pouvant laisser présumer de sa participation aux faits commis le 9 janvier", a dit François Molins lors d'une conférence de presse.

Les trois femmes, dont une membre fondatrice du PKK, ont été tuées de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (Cik), dans le dixième arrondissement de Paris.

Selon les enquêteurs et les systèmes de vidéo surveillance, Omer Guney est resté 45 minutes dans l'appartement, ou du moins dans l'immeuble, de 12h11 à 12h56.

Le triple assassinat a eu très probablement lieu entre 12h45, heure de la dernière consultation de l'ordinateur du Cik, et 13h21, heure à partir de laquelle les appels sur les portables des victimes sont restés sans réponse.

Omer Guney devait être entendu dans la soirée par le juge des libertés et de la détention, qui décidera de son éventuel placement en détention provisoire.

Des résidus de poudre ont été mis en évidence dans une sacoche retrouvée dans son véhicule. En revanche, l'empreinte génétique partielle découverte sur l'une des douilles n'est pas celle du principal suspect, a indiqué François Molins.

Aucun mobile n'a pu être déterminé à l'heure actuelle sur les motivations à l'origine de son acte présumé.

Le procureur a par ailleurs confirmé que la garde à vue du deuxième individu a été levée. (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)