PARIS, 1er février (Reuters) - La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi le renvoi en cour d'assises du Britannique Ian Bailey, soupçonné du meurtre de l'épouse du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier en Irlande en 1996, a-t-on appris de source judiciaire.

La chambre de l’instruction de la cour d'appel a jugé qu’il y avait "des charges suffisantes" pour le juger pour le meurtre de Sophie Toscan du Plantier, a-t-on précisé de même source.

Ian Bailey fait l'objet depuis 2010 d'un mandat d'arrêt européen. Mais la Cour suprême irlandaise a refusé en 2012 qu'il soit remis à la justice française.

Sophie Toscan du Plantier avait été trouvée morte au matin du 23 décembre 1996, en vêtements de nuit, en contrebas de sa maison isolée de Schull, un village de la côte sud-ouest de l'Irlande, où elle était venue passer quelques jours avant Noël.

Ian Bailey résidait à quelques kilomètres de là. Ce journaliste avait été un des premiers sur les lieux du crime et a évoqué dans des articles des éléments de l‘enquête censés être connus des seuls meurtrier et enquêteurs.

"Il clame toujours son innocence", a pour sa part déclaré à Reuters son avocat français, Me Dominique Tricaud.

"La justice irlandaise n'a jamais considéré qu'il y avait des charges suffisantes contre lui. Ça n'a pourtant pas été faute pour elle de le harceler, au point qu'un ministre de la Justice irlandais a dû démissionner à la suite d'un rapport d'enquête parlementaire", a ajouté l'avocat.

Ian Bailey avait déposé un recours contre l'ordonnance de mise en accusation de la juge d'instruction française chargée de l'affaire. Recours rejeté par la cour d'appel de Paris.

Si l'Irlande maintient son refus de l'extrader, il pourrait être in fine jugé par défaut mais il n'a pas encore épuisé tous les recours à sa disposition. Me Tricaud a ainsi dit à Reuters avoir déposé un pourvoi conservatoire en cassation, en attendant de prendre une décision à ce sujet avec son client.

Il restera ensuite encore à ce dernier, après la Cour de cassation, un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme. Mais celui-ci n'est en principe pas suspensif. (Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)